La chronique de Thaïs Hurni
«Il y a des filles qui m'ont bluffée»

Dans sa chronique pour Blick, Thaïs Hurni dévoile ses trois étoiles suisses du premier match et pourquoi la rencontre contre l'Islande sera compliquée.
Publié: 07:56 heures
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Dernière mise à jour: 10:15 heures
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Nadine Riesen a fait plaisir à Thaïs Hurni mercredi soir.
Photo: TOTO MARTI
Thaïs Hurni

Je vous l'avoue sans problème: j’ai eu la chair de poule mercredi soir. Dès les premières notes de l’hymne national, j’ai senti quelque chose d’unique. Voir plus de 34'000 personnes, des enfants, des familles, des passionnés, tous réunis pour pousser l’équipe de Suisse dans ce match d’ouverture… c’était juste fou. J'ai vu que Blick avait écrit que le public avait joué son rôle de «douzième femme» et j'aime bien l'expression! Tout ce soutien, cette ferveur populaire, c’est nouveau. Il y a encore quelque temps, ce n’était pas gagné.

Jouer depuis l'arrière, toujours

Et les joueuses l’ont senti. On les a vues en confiance dès les premières minutes. Aucun signe de stress, aucune hésitation. Elles ont attaqué ce match avec une intensité impressionnante. Et ça se voit dans les petits détails: la patronne dans les 16 mètres, c’était Livia Peng. Elle a capté tous les ballons chauds, imposé sa présence, montré que c’était sa surface. Ensuite, il y a eu la volonté constante de construire depuis l’arrière, de jouer en une ou deux touches, de trouver Lia Wälti à la relance. Dans cette position de no6, elle a encore excellé. Justesse, calme, verticalité. La classe Lia!

La confiance est la base de tout

Je parle beaucoup de confiance, parce que c’est le mot qui résume le mieux cette première mi-temps. Dans les duels, dans les transitions, dans les intentions. Il y a une action que j’ai en tête: une récupération dans nos 16 mètres, puis un contre mené sur 80 mètres par Nadine Riesen et Smilla Vallotto. Ce n'est pas juste de la vitesse. C’est croire en ses moyens, en son physique, en ses coéquipières.

C'est vrai, nous n'avons pas gagné, la faute à ces quatre minutes de déconcentration au début de la deuxième période. Mais la première mi-temps a été très bonne et je suis convaincue que la suite peut être belle, à condition de pouvoir montrer de la constance.

Trois filles bluffantes

Les prestations individuelles? Oui, Géraldine Reuteler a été élue «femme du match» et c'était mérité, mais j'ai déjà parlé d'elle dans ma précédente chronique, donc je préfère vous parler des filles qui m’ont bluffée mercredi.

Nadine Riesen, par exemple. Combative, infatigable, toujours à provoquer son vis-à-vis. Il ne lui manque qu’une chose: de meilleurs centres. Le jour où elle ajustera ça, elle devient injouable. Lia Wälti, je l’ai déjà dit, mais quelle présence! Dès le début, c’était clair qu’elle était prête, qu’elle allait dicter le tempo. Je voulais aussi saluer Noëlle Maritz, notre mur. Sérieusement, elle a été impériale. Par son placement, son agressivité, sa bouteille, elle a sauvé l’équipe plus d’une fois.

La Suisse doit plus jouer du côté d'Iman Beney

Pour le prochain match, face à l’Islande, j’espère qu’on gardera cette même intensité dès le début. Ce ne sera pas simple. Les Islandaises sont costaudes, rugueuses dans les duels. Mais si les Suissesses affichent la même agressivité que contre la Norvège, je suis convaincue qu’elles feront mal. Il faudra varier davantage le jeu, utiliser un peu plus Iman Beney sur son aile. Elle cherche encore ses repères, mais avec sa vitesse et sa fougue, elle peut faire de très belles choses.

Ancienne internationale suisse, Thaïs Hurni interviendra tout au long de la compétition pour Blick

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