À seulement 24 ans, Sandro Schmid va-t-il disputer son premier championnat du monde? À une semaine de l'ouverture du Mondial face à la Tchéquie, la question n'a rien d'incongrue. «Si j'accepte la convocation du sélectionneur national et que je ne crois pas avoir toutes mes chances, je ne sais pas bien ce que je fais ici», rigole le No 73 de Fribourg Gottéron qui porte le même chiffre en équipe de Suisse.
Ce qui le rend si confiant? Sa progression régulière au cours d'une saison marquée par un repositionnement. Centre de formation, le Moratois a été décalé sur l'aile gauche par le coaching staff des Dragons en cours de saison. Flanqué des artistes Marcus Sörensen et Lucas Wallmark, Sandro Schmid a vu sa courbe pointer résolument vers le haut avec une rapidité assez impressionnante. Sur les 20 premiers matches, il avait totalisé 5 points (3 buts, 2 assists). D'abord centre, il avait dû passer par une phase d'apprentissage de son nouveau rôle, celui qu'envisage le futur entraîneur, Roger Rönnberg, pour lui.
Le déclic en cours de saison
Et puis le déclic s'est produit. Sur les 25 derniers matches de la saison régulière, il a totalisé 19 points (10 buts, 9 assists) et contribué à l'impressionnante fin de championnat de son équipe. Avec neuf unités en 14 matches de play-off, il n'a pas ralenti la cadence. Il a même été excellent avec Fribourg tant contre Berne en quarts de finale que face à Lausanne lors de la demi-finale perdue, même s'il a moins été en réussite. «Je savais que j'avais cela en moi, nous a-t-il confié jeudi soir à Kloten après la défaite face à la Suède. L'été passé, j'ai beaucoup travaillé sur ma préparation physique et j'ai l'impression d'avoir mûri de ce point de vue.»
Et quand les jambes vont, tout va. Laissé de côté lors du premier rassemblement, Sandro Schmid a été convoqué par Patrick Fischer lors des tournois de décembre et février. Il a convaincu par sa polyvalence, son point fort. «Je l'ai convoqué parce que c'est avant tout un bon joueur, avait précisé Patrick Fischer. Pas parce qu'il peut jouer au centre et à l'aile. Mais c'est vrai que c'est un avantage.»
Jeudi, il a évolué à l'aile ainsi qu'en infériorité numérique. «Tout ce que l'on me demande, je vais le faire du mieux que je peux, précise-t-il. Mais c'est vrai qu'après avoir joué les trois quarts de la saison à l'aile et si l'on regarde le contingent actuel, cela paraît plus logique de me voir sur le côté gauche. Et surtout, moi je me sens bien dans ce rôle.»
Andres Ambühl? «Je suis admiratif»
Ce jeudi, il n'avait pas n'importe qui avec lui sur sa ligne puisqu'il a évolué avec la star de la soirée: Andres Ambühl. Le mythique attaquant a été honoré pour son ultime match sur le sol suisse avant de prendre sa retraite. «D'un côté, c'est triste qu'il arrête, concède le Fribourgeois. Cela m'a fait un petit quelque chose lorsque j'ai vu que j'allais jouer avec lui cette rencontre face à la Suède. Je le suis depuis que je suis tout petit et c'est un modèle incroyable. Je suis content d'avoir vécu cela avec lui.»
Outre le Grison, Sandro Schmid a fait équipe avec Tyler Moy. Des profils différents des Marcus Sörensen et Lucas Wallmark avec qui il commençait à se trouver les yeux fermés en fin de saison. «Tout est une question d'adaptation, précise-t-il. Quand j'ai commencé à jouer avec les deux Suédois, j'ai aussi dû apprendre à les connaître. Ce soir, avec 'Büehli' et Moy, nous avons beaucoup parlé. C'est sûr que parfois, je me suis retrouvé au mauvais endroit, mais ce sont des petites choses qui se corrigent vite.»
Ce week-end, il sera encore dans le cadre élargi de l'équipe de Suisse qui disputera deux matches en Tchéquie face à la nation hôte et contre la Finlande. Deux derniers tests pour convaincre encore davantage et, peut-être, s’envoler vers Herning.