Première titularisation, première passe décisive, premier but! A 19 ans, Johan Manzambi a marqué les esprits des téléspectateurs suisses ayant décidé de passer la nuit devant leur téléviseur, eux qui ont peut-être assisté à l'éclosion d'un futur grand joueur. Après être entré en jeu 17 minutes face au Mexique samedi, le Genevois a été aligné d'entrée face aux Etats-Unis et a été tout simplement brillant.
Au final, la Suisse s'est imposée 4-0 face à une très jeune et très inoffensive équipe américaine, un score déjà acquis à la pause, remportant son deuxième succès en deux matches dans cette tournée estivale très réussie aux Etats-Unis. Huit buts en deux matches, après avoir battu le Mexique 4-2 à Salt Lake City: le compte est plus que bon sur le plan offensif.
Ardon Jashari lui aussi titulaire pour la première fois
Comme promis, Murat Yakin, qui n'avait réservé aucune surprise à ses joueurs cette fois, avait décidé de reconduire le même système tactique que face au Mexique, ce 4-3-2-1 qui avait donné satisfaction. Le «Mister» a seulement opté pour des changements d'homme, offrant notamment leurs débuts comme titulaires à deux joueurs, Ardon Jashari et Johan Manzambi, on l'a dit. Isaac Schmidt se voyait lui proposer une deuxième titularisation après celle en Irlande du Nord (1-1).
Un deuxième but en quatre jours pour Dan Ndoye
Et c'est peu dire que les «nouveaux» ont assuré, eux qui ont dynamité une équipe américaine qui a dominé les débats pendant cinq minutes, les premières, avant de complètement s'effondrer. La Suisse a en effet ouvert le score à la 11e, sur sa toute première occasion, Dan Ndoye profitant d'un assist d'Ardon Jashari (Michel Aebischer a bien joué le coup aussi) pour marquer de manière clinique. Le Vaudois a ainsi inscrit son deuxième but en quatre jours, confirmant sa montée en puissance sur le plan statistique avec la Nati.
Les Etats-Unis réagissaient alors et poussaient Gregor Kobel à devoir effectuer un bel arrêt sur coup de pied arrêté à la 15e, mais ils allaient cesser d'exister dans cette première période, désormais intégralement dominée par la Suisse. Un débordement génial de Johan Manzambi, suivi d'un centre en retrait parfait, permettait à Michel Aebischer de marquer le 2-0 à la 22e.
Johan Manzambi, l'homme de cette première période
Onze minutes plus tard, une frappe de Ricardo Rodriguez était bien mal repoussée par Matt Turner dans les pieds de Breel Embolo, lequel inscrivait le 3-0 à la 33e, trois minutes avant un exploit personnel magnifique de Johan Manzambi pour le 4-0 (36e). Le talent genevois de 19 ans donnait ainsi pleinement raison à Murat Yakin de l'avoir titularisé sur le côté droit de l'attaque helvétique. 4-0 à la pause, voilà qui avait une certaine allure, même face à une équipe américaine qui, disons-le pudiquement, ne fera certainement pas partie des favoris lors de la Coupe du monde dans une année...
«Lausanne» et «Genève», c'est non!
Les 81 fans suisses présents dans ce très joli Geodis Park de Nashville, une enceinte 100% pensée pour le football comme il en existe peu aux Etats-Unis, ont donc eu plusieurs très bonnes raisons de se réjouir dans cette première période, eux qui ont subi une légère contrariété avant le match, la très intransigeante sécurité américaine ne leur ayant autorisé d'attacher que le drapeau suisse, sans inscription d'aucune sorte!
Les fans ont eu beau essayer d'expliquer aux costauds gardes que «Lausanne» et «Genève» n'étaient pas des inscriptions à caractère terroriste ou pouvant présenter un trouble à l'ordre public, même côte à côte, rien n'y a fait. Ou plutôt si: après d'âpres négociations, il a été convenu que les supporters de la Nati pourraient tenir leur drapeau, avec les deux mains, mais ne pas l'attacher à une barrière! La logique des services de sécurité est parfois impénétrable...
Une deuxième mi-temps bien plus terne
Murat Yakin procédait à deux changements à la pause, les «vieux» Ricardo Rodriguez et Manuel Akanji ayant bien mérité de se reposer un peu. Le sélectionneur faisait entrer Miro Muheim côté gauche et Stefan Gartenmann dans l'axe de la défense, au côté de Nico Elvedi. La partie sombrait alors dans une sorte de léthargie entre une équipe de Suisse qui relâchait un peu la pression et des Américains incapables de proposer autre chose. Aucune occasion de part et d'autre, et une partie qui s'enlisait alors dans une sorte d'ennui, qui ne devait pas aider les téléspectateurs à rester éveillés en Suisse entre 3h et 3h45, heure locale.
Murat Yakin décidait alors de sortir deux nouveaux joueurs à la 65e, Isaac Schmidt, pour Lucas Blondel, et Granit Xhaka, pour Djibril Sow, puis faisait entrer Zeki Amdouni (qui va officiellement quitter Benfica) et Aurèle Amenda à la 72e. Une vraie revue d'effectif avant les vacances! Tout l'enjeu de la fin de match tenait alors dans cette phrase: la Nati allait-elle offrir à Gregor Kobel son premier blanchissage en douze sélections? La réponse a été un grand oui!
Place désormais à l'automne de tous les dangers
Quatre buts marqués, aucun encaissé, un bel état d'esprit: l'équipe de Suisse peut partir en vacances tranquille, elle a pleinement réussi sa tournée américaine et peut s'avancer sereine dans son automne de tous les dangers, celui des qualifications à la Coupe du monde 2026, avec une idée fixe: revenir ici-même aux Etats-Unis dans douze mois. Ce ne sera pas simple, mais, au moins, elle se présentera face à la Suède, au Kosovo et à la Slovénie avec un peu plus en confiance qu'il y a dix jours, notamment sur le plan offensif.