Un entraîneur de légende évoque le coach du FCB
Lucien Favre: «Magnin est une énorme chance pour le FC Bâle»

Personne n’a influencé le développement de Ludovic Magnin aussi tôt que Lucien Favre (67 ans). Pour Blick, le technicien romand évoque le nouvel entraîneur du FC Bâle.
Publié: 18:42 heures
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Dernière mise à jour: 18:46 heures
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«Ludovic au FCB - c'est aussi une énorme chance pour le FC Bâle», déclare Lucien Favre à Blick.
Photo: keystone-sda.ch
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Sven Schoch

«Ludovic au FC Bâle, c’est aussi une énorme chance pour le club.» Une phrase typique de Lucien Favre (67 ans), toujours prêt à voir les choses sous un autre angle et à accorder du crédit à son ami romand. «Il arrive avec confiance, et grâce à sa bonne maîtrise de l’allemand, il s’exprime très bien.» Son tempérament convient-il à l’environnement bâlois, en pleine ébullition? Le Vaudois n’en doute pas: «Ludo a beaucoup progressé sur le plan émotionnel. Il saura gérer son image publique sans perdre en authenticité.»

Lucien Favre a joué un rôle important dans la carrière de Ludovic Magnin. Il l’a rencontré alors que ce dernier jouait encore en juniors C. Dans le petit club vaudois d’Echallens, l’ancien meneur de jeu du Servette, tout juste reconverti après une courte expérience d'entraîneur des jeunes, découvre rapidement un joueur fougueux, combatif et appliqué comme peu d’autres. C'était le jeune Magnin, alors encore milieu de terrain.

«Il avait une forte personnalité et des objectifs clairs. J’ai entraîné et formé Ludo quand il avait 14 ans», se souvient l'ancien entraîneur de Dortmund et Nice notamment en remontant trente ans en arrière. Tous les détails ne lui reviennent pas, reconnaît-il dans les colonnes de Blick: «Oh, c’était il y a longtemps. Mais je sais que je l’ai repositionné comme arrière gauche.» Après un passage de Magnin au Lausanne-Sport, leurs chemins se croisent à nouveau. Favre dirige alors le joueur prometteur à Yverdon. Et en 1999, à la surprise générale, le duo accède à ce qui était alors la Ligue nationale A.

«Il a très vite pris le leadership sur le terrain.»

Le jeune homme n’a besoin que de quelques mois pour s’imposer dans ce nouvel environnement. «Au départ, il ne jouait pas tout de suite, mais peu à peu, il a trouvé sa place. À 18 ans, il s’est affirmé et a énormément progressé. Sa volonté était impressionnante. Je me souviens de Ludovic comme d’un joueur extrêmement travailleur, très investi dans le football, alors même qu’il poursuivait ses études en parallèle», raconte Favre, admiratif encore aujourd’hui.

«Son agent de l’époque, John Dario, l’a ensuite transféré au FC Lugano. Puis Ludo a connu une superbe carrière en Bundesliga, avec deux titres de champion à la clé.» Magnin s’est également imposé sur la scène internationale, «parce qu’en tant qu’entraîneur, on pouvait toujours compter sur lui. Il a très tôt été un leader, sur et en dehors du terrain. C’était un jeune homme ambitieux!» Avec 62 sélections et plusieurs grandes compétitions jouées comme titulaire, son parcours est salué par Favre: «C’est une grande figure du football suisse».

Après que Ricardo Rodriguez a précipité la fin de Magnin dans le couloir gauche de la défense du FC Zurich, ce dernier a découvert un nouveau rôle au sein du club en janvier 2013: celui d’adjoint d’une équipe junior, comme l’avait été autrefois son mentor, Lucien Favre. En cinq ans, le novice des bancs de touche a gravi les échelons du FCZ jusqu’à devenir entraîneur de l’équipe première. Double champion avec Zurich à l’époque, Favre connaît bien la difficulté de ce poste: «Il y a beaucoup d’attentes et de pression là-bas. Ludo a remporté la Coupe, c’était important pour lui, pour sa crédibilité».

Des échanges réguliers

Favre ne prétend pas tout savoir du monde du football actuel. Mais son expérience, forgée durant seize ans à l’étranger – au Hertha Berlin, à Mönchengladbach, à Nice et à Dortmund – est immense. Beaucoup profitent de sa science du jeu, de sa capacité à penser le football dans sa globalité. Magnin aussi prend conseil auprès de l’expert de Saint-Barthélemy, avec qui il échange environ tous les deux mois.

«C’est un entraîneur talentueux, cela ne fait aucun doute», estime Favre, qui affiche 307 matches de Bundesliga au compteur. «À Lausanne, Magnin a fait du bon travail. Ramener l’équipe en Super League n’était pas une tâche facile. Il y est parvenu, il l’a fait progresser. Et rester trois ans au même poste, dans le football d’aujourd’hui, c’est une vraie réussite.»

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