Professionnel, meilleur buteur, champion, entraîneur. Alex Frei a connu le FC Bâle sous toutes ses facettes. L’arrivée de son ami Ludovic Magnin à la tête de l’équipe réjouit le recordman de buts en équipe nationale. «On garde de lui l’image d’un coach qui s’agite sur la ligne de touche et s’emporte, mais Ludo est quelqu’un de profondément chaleureux, loyal, et d’un grand dévouement au travail. C’est pourquoi, à mes yeux, il correspond parfaitement au FCB.»
Frei connaît le Vaudois depuis leurs années communes en équipe de Suisse M21, il y a environ 26 ans. Selon lui, le défi qui attend Magnin est de taille. «À Bâle, on ne te juge pas seulement sur les résultats, mais aussi sur le développement des jeunes et le style de jeu – les attentes sont très élevées», souligne-t-il. Le premier objectif de Magnin sera de qualifier le club pour la Ligue des champions. «S’il échoue, les premières critiques ne tarderont pas.»
Frei imagine une surprise pour Celestini
Son prédécesseur, Fabio Celestini, n’a pas été épargné par les avertissements pendant ses 18 mois en poste. «Quand, en février-mars, les premières rumeurs ont circulé sur des discussions entre le FCB et d’autres entraîneurs, il était clair que Celestini allait faire ses valises – ou qu’il allait les faire de lui-même.» Il n’est pas le premier entraîneur à avoir été champion ou à avoir réussi un doublé pour ensuite devoir partir. «C’est le football professionnel.»
Et maintenant? Frei évoque une destination inattendue pour Celestini: «Un club qui semble logique, mais auquel on ne pense pas spontanément». Un retour au Lausanne-Sport, en remplacement de Magnin, serait-il envisagé? L’ancien attaquant préfère ne pas s’avancer, si ce n’est pour dire que «Lausanne à un poste libre». En revanche, il se montre très clair sur les rumeurs envoyant Celestini au CSKA Moscou: «Quiconque s’intéresse de près ou de loin à un club russe en ce moment, je le dis franchement, cela ne ferait certainement pas avancer sa carrière».
«Mario Frick doit prendre la mesure de ce qu’il a à Lucerne»
Alex Frei a également un avis tranché sur les autres mouvements à venir parmi les entraîneurs de Super League. «Je pourrais imaginer que GC nomme un entraîneur suisse originaire de ma région», avance le quadruple champion de Suisse – en référence à Patrick Rahmen.
Quant à Mario Frick, qui songerait à un départ à l’étranger, Frei espère qu’il restera au FC Lucerne. «Je comprends son ambition, mais il doit aussi mesurer ce qu’il a à Lucerne: une ville magnifique, un club solide, une formation qui fonctionne et une direction qui le soutient.» Quitter tout cela, ce serait un vrai pari. «Il devrait bien réfléchir à tout ce qu’il risquerait de perdre», prévient-il.
La Suisse en tête de liste selon Frei
Un entraîneur solidement installé dans ses fonctions, selon l'ex-international suisse, est Murat Yakin, sélectionneur national, qui revient d’une tournée américaine réussie ponctuée de deux victoires. «Malgré la fatigue d’une longue saison, beaucoup de joueurs ont montré leur envie de faire partie de cette équipe en vue des qualifications pour la Coupe du monde. C’était professionnel, ça m’a vraiment plu», commente-t-il.
La qualification à l’automne s’annonce exigeante, notamment en raison de la densité du calendrier. Mais l’ancien international reste confiant. «Pour moi, la Suisse est favorite pour la première place et la qualification directe.» Il met toutefois en garde contre l’impact que pourrait avoir le mercato estival: «Les joueurs changent de club, découvrent de nouveaux entraîneurs, de nouvelles dynamiques. Autant de facteurs qui peuvent influencer leur mental et leur rythme dans les prochaines semaines».