Manchester United en chute libre
«Nous devons survivre d'une manière ou d'une autre»

Ancien très grand du championnat anglais, Manchester United continue de trébucher. Alors que le club se rapproche de la zone de relégation, son nouvel entraîneur Ruben Amorim s'efforce de tenir bon.
Publié: 28.12.2024 à 09:05 heures
1/6
Les supporters de Manchester United ont la vie dure en ce moment.
Photo: keystone-sda.ch
RMS_Portrait_AUTOR_261.JPG
Andrea Cattani

Le Boxing Day, tradition du football anglais qui fait vibrer les foules le 26 décembre, était autrefois une spécialité de Manchester United. Aucun club en Angleterre n’a remporté autant de rencontres lors de cette journée festive que les Red Devils. Depuis 1991, ils en comptent 21 à leur actif.

Mais ces temps de gloire paraissent bien lointains. Aujourd’hui, Manchester United n’est plus en lice pour le titre de champion, mais lutte désespérément pour éviter une plongée encore plus profonde dans le bas du classement. Le dernier épisode en date, jeudi dernier, est une nouvelle désillusion avec une défaite 2-0 contre Wolverhampton, une équipe pourtant menacée de relégation. Pour Ruben Amorim, le nouvel entraîneur présenté comme l’homme providentiel, la tâche s’annonce titanesque.

Le Portugais demande du temps

«Il faut du temps pour mettre en place nos idées. Nous sommes encore loin d’avoir résolu tous les problèmes», a déclaré Ruben Amorim après cette énième déconvenue. Le technicien, qui cherche à tempérer les attentes, a ajouté avec une pointe de fatalisme: «Pour l’instant, nous devons simplement survivre, d’une manière ou d’une autre».

Des paroles qui résonnent amèrement dans les oreilles des supporters, encore plus six semaines après l’arrivée du Portugais, arraché au Sporting Lisbonne où il réalisait un parcours impressionnant de 34 matchs sans défaite en championnat. Mais à Old Trafford, le vent est tout autre.

Une spirale infernale

Le technicien de 39 ans n’a, pour l’instant, pas trouvé la formule pour enrayer la chute de Manchester United. En dix rencontres sous sa direction, le club a déjà enregistré cinq défaites. Et les perspectives à court terme ne sont guère rassurantes: lundi prochain, c’est Newcastle, en pleine forme avec quatre victoires consécutives, qui se déplace à Old Trafford. Ensuite, un mois de janvier infernal attend les Red Devils avec pas moins de sept matches au programme.

Amorim pointe du doigt l’enchaînement incessant des rencontres, qui limite drastiquement le temps disponible pour des entraînements complets et structurés. «C’est là le plus grand problème», déplore-t-il. Faute de temps pour transmettre son idée de jeu, il peine à imprimer sa patte sur une équipe en quête d’identité.

Le poids des compétitions

Dans ce contexte, la qualification de United en Europa League, censée être un point positif après une saison compliquée, ressemble finalement davantage à un fardeau. Une charge supplémentaire qui alourdit le calendrier déjà surchargé et qui rend encore plus difficile la reconstruction de l’équipe.

Pourtant, la Coupe d’Europe reste l’objectif minimal fixé au club cette saison. Mais avec une 14e place en championnat, Amorim préfère éviter de trop se projeter. «Nous avons tellement de problèmes à gérer, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Il vaut mieux nous concentrer sur les matchs à venir, un par un», a-t-il conclu.

Si le constat est accablant, les supporters de Manchester United espèrent encore que leur nouveau coach, réputé pour sa rigueur et ses résultats au Portugal, saura redresser la barre. Mais entre les blessures, les tensions en coulisses et un groupe en crise de confiance, le chemin vers un renouveau semble semé d’embûches. Pour le moment, Old Trafford retient son souffle, dans l’attente de jours meilleurs.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la