Un succès dans tous les secteurs de jeu: l'Association suisse de football (ASF) s'est félicitée lors d'une conférence de presse ce mardi consacrée au bilan de l'Euro. En même temps, l'ASF dévoilait un plan pour la relève du foot féminin sans financement chiffré.
Robert Breiter, secrétaire général de l'ASF, a présenté le «Legacy Program» de l'ASF et de l'Office fédéral des sports (OFSPO), pour le développement du football féminin en Suisse. Inspiré du plan anglais après l'Euro 2022, l'ASF veut doubler le nombre de licenciées, d'entraîneuses et d'arbitres féminines, et favoriser l'accession des femmes dans les instances dirigeantes du football à tous les niveaux.
«Pas qu'un coup d'éclat»
L'association veut également doubler la «consommation» de la Women's Super League (WSL), à savoir les entrées au stade, les visionnages de matches sur toutes les plateformes et à faire en sorte que l'équipe nationale se qualifie régulièrement à de grands tournois.
«Cet Euro ne sera pas qu'un coup d'éclat, mais amènera de nouvelles perspectives», appuie Sandra Felix, directrice de l'OFSPO. Dans les faits, le programme vise avant tout à régler deux problèmes rencontrés par le fooball féminin dit «populaire»: la mise à disposition des infrastructures et le manque de bénévoles.
Pour les infrastructures, le plan vise à inclure le football féminin dans les planifications des clubs – vestiaires et terrains – notamment. Sur le bénévolat, l'ASF va mettre en place des mesures ciblées telles que des cours de formation réservés aux femmes afin de créer un esprit de groupe. «A l'heure actuelle dans les groupes de formation mixte, c'est 2-3 femmes pour 20 hommes» confirme Robert Breiter. Le plan n'est pas chiffré en terme de moyens ni d'heures de travail.
Concernant le sport d'élite et la WSL, l'ASF veut retravailler le contour de la licence afin de garantir un «haut niveau d'infrastructure et de jeu». Au coeur d'une étude actuellement menée, l'ASF se questionne aussi sur l'intérêt d'une délocalisation «totale ou partielle» de la WSL.
Neuchâtel lanterne rouge romande
Pour l'heure, l'ASF revendique 42'676 joueuses, qui équivalent à 12,2% du total des licences. Un chiffre en augmentation depuis 2021, date à laquelle le football suisse revendiquait 28'000 licenciées. Une hausse perceptible également dans le nombre d'entraîneurs et d'arbitres, dans des ordres de grandeur moindres (respectivement 8 et 3% de femmes en 2025 selon l'ASF).
Le pays compte 471 clubs et 36,9% d'entre eux comptent une section féminine actuellement, contre 15% en 2000. Des efforts qui restent contrastés en fonction des régions: alors que les associations zurichoises et argoviennes caracolent en tête avec près de 46% des clubs comportant une branche féminine, suivie par l'association valaisanne.
L'Association neuchâteloise compte moins d'un quart d'équipes féminines dans ses clubs. Seul le Tessin fait moins bien avec plus de 9 clubs sur 10 ne comptant pas de femme dans leurs rangs.
Fribourg, Vaud et Berne/Jura sont également au dessus de la moyenne suisse, tandis que Genève compte un peu moins d'un tiers de clubs ayant une section féminine.