Le passage à la saison en plein air s’est mal passé pour Mujinga Kambundji, elle qui était championne du monde en salle au mois de mars. Il y a six ans, les choses s’étaient aussi mal passées avant qu’elle ne fête le succès le plus remarquable de sa carrière au Qatar.
Aujourd’hui, la Bernoise est de retour à l’endroit où elle avait décroché le bronze en finale des Championnats du monde 2019. Elle y avait fait bondir ses parents dans les tribunes. Un bon présage?
Troisième voyage en Asie cette année
Jeudi matin, Blick a pu joindre Kambundji par téléphone à Doha. À la veille du meeting de Diamond League, la Bernoise est bien sûr déjà sur place. «Cela m’a fait du bien de faire à nouveau une petite grasse matinée», rigole-t-elle à l’autre bout du fil. Pour son troisième voyage en Asie en deux mois, elle se sent à nouveau en forme.
En avril, après son titre de championne du monde en salle, Mujinga avait dû interrompre prématurément son deuxième voyage en Chine de l’année. D’abord parce qu’elle était malade, puis parce qu’affaiblie, elle était arrivée dernière à l’ouverture à Xiamen. «Après cela, je n’ai presque pas pu m’entraîner pendant une semaine», raconte-t-elle.
Du flop au succès
Aucune comparaison cependant avec 2019, avant sa médaille de bronze aux Championnats du monde. «Ce succès a été pour moi le plus extrême de tous, parce que tout avait mal tourné avant», se souvient la Bernoise. Beaucoup ignorent en effet qu’après la saison 2019 en salle, sans médaille européenne, elle s’était également déchiré les ligaments.
La période a été turbulente, à tel point qu’elle a changé d’entraîneur à deux reprises. Le coach Steve Fudge était apprécié sur le plan humain, mais il n’a pas réussi à la faire progresser. L’athlète a mis un terme à la collaboration en juillet 2019.
Le Qatar, terre d’espoir
C’est à ce moment-là que Florian Clivaz est entré en jeu en tant qu’entraîneur. Malgré une nette tendance à la hausse, de nombreux détails restaient à régler au début des Championnats du monde. Avant le départ, Kambundji a été victime d’une intoxication alimentaire. Elle a manqué la finale des Championnats du monde sur 100 m pour quelques millièmes de seconde.
Mais trois jours plus tard, elle a décroché le bronze sur le 200 m. «C’était la médaille la plus dure sur le plan émotionnel», confie Florian Clivaz à Blick. Il faut dire qu’à ce moment-là, l’homme était en Valais. Un an plus tôt, il y avait fondé avec son collègue Lukas Wieland une entreprise de management qui s’occupe désormais de nombreuses stars suisses et internationales. Soudain, le jeune homme, alors âgé de 25 ans, est devenu l’entraîneur, le manager mais aussi le compagnon de l’athlète qui est montée sur le podium des Championnats du monde.
«Je ne m’attends pas vraiment à des meilleurs temps de Mujinga à Doha», prévient l’entraîneur. «C’est une chance de s’y présenter, mais l’entraînement pour la saison en plein air est encore trop présent dans les jambes.» Mais le passé nous laisse écrire que beaucoup de choses semblent possibles au Qatar, même avec de mauvais présages. De plus, c’est ici que sa sœur Ditaji a remporté l’année dernière sa première et jusqu’à présent unique victoire en Diamond League.