Miriam «Mimi» Faccenda a rapidement caressé le rêve de participer aux matches olympiques de 2024 après avoir émigré à Fuerteventura en 2015 pour sa grande passion du surf. Mais les Jeux olympiques se dérouleront sans la jeune Uranaise. Et le pire dans ce rêve brisé pour Miriam Faccenda: elle n'a même pas eu la chance de se qualifier.
«Nous, les femmes, ne valons apparemment rien pour la fédération», lâche-t-elle à Blick, frustrée. Nous? Avec la Lausannoise Alicia Martinet, c'est la meilleure Suissesse qui manque à l'appel à Porto Rico, où les derniers billets pour les JO ont été attribués lors des World Surfing Games.
Alicia Martinet a été écartée de l'équipe nationale de surf pour l'année olympique 2024, tandis que Miriam Faccenda n'a même pas été convoquée. «Je me sens abandonnée, souffle-t-elle. Je fais d'énormes efforts pour le sport, mais je n'ai jamais reçu de soutien.»
Manque de soutien idéel de la part de la fédération
Miriam Faccenda explique qu'elle s'est battue pour revenir ces dernières années après une grave blessure au coude et une rupture des ligaments croisés. Elle finance elle-même son sport. Lors d'un crowdfunding il y a deux ans, elle a récolté 15'000 francs, un sponsor a doublé la somme pour atteindre 30'000 francs. Mais l'ancienne footballeuse revient régulièrement en Suisse depuis son Espagne natale pour gagner un peu d'argent en tant que saisonnière dans la restauration.
Comme les événements de surf ont lieu dans le monde entier et qu'il faut toujours planifier un séjour de deux à trois semaines en raison de la fenêtre météo, la participation coûte cher. Il faut compter entre 3000 et 4000 francs pour une compétition.
Miriam Faccenda est consciente qu'elle ne peut pas attendre un soutien financier important de la petite fédération Swiss Surfing Association. Il s'agit pour elle d'un soutien idéel. Que c'est justement la fédération qui aurait aidé les quelques athlètes existantes à poursuivre leur rêve olympique. «Lors des qualification à Porto Rico, de nombreuses petites nations du monde entier étaient présentes.» Mais la Suisse n'a envoyé que Fantin Habashi chez les hommes, et personne chez les femmes.
Qualification olympique sans espoir sur le plan sportif
La fédération explique sobrement cette mini-sélection par le manque de perspectives. «Nous aurions pu être présents chez les femmes, mais cela n'aurait eu que peu de sens sur le plan sportif», explique Marco Bruni – l'ancien entraîneur du champion olympique de snowboard Iouri Podladtchikov est «Head of Athlete Performance» à la fédération de surf. Il explique qu'avec l'admission à Swiss Olympic en 2018, il existe des directives strictes pour l'utilisation des fonds de promotion et un mandat de prestations clair.
Du point de vue de la fédération, aucune Suissesse n'avait le niveau nécessaire pour se rapprocher des compétitions olympiques 2024 qui se dérouleront à Tahiti – se mettre en scène sur les réseaux sociaux en évoquant le rêve olympique ne servirait à rien.
Ce sont des constatations amères pour Miriam Faccenda et aussi pour Alicia Martinet. Car Marco Bruni décrit que pour les Jeux de 2028 à Los Angeles, l'accent est d'ores et déjà mis sur la nouvelle génération. «De plus, nous recherchons des athlètes aux racines suisses dans les hotspots de surf comme Hawaii», explique-t-il.
Chez Miriam Faccenda, l'incompréhension persiste. Mais elle reste fidèle à sa passion pour les grandes vagues, même sans les Jeux olympiques.