Parfois, l'Histoire est joueuse. Juillet 2019: dans un groupe composé de la Slovaquie et de la Macédoine du Nord, l'équipe de Suisse ne parvient pas à s'extirper des pré-qualifications pour l'Eurobasket 2022. Août 2021: dans un groupe composé de la Slovaquie et de la Macédoine du Nord, l'équipe de Suisse ne parvient pas à s'extirper des pré-qualifications pour la Coupe du monde 2023. Il manquait deux petits points à la Suisse pour franchir ce cap. Frustrant.
«Je ne pense pas qu'on mérite de se faire sortir», annonce d'emblée Arnaud Cotture. Le Valaisan, contacté quelques heures après son retour de Skopje, a un seul mot en tête: le regret. «Surtout lors du premier match contre la Slovaquie et du deuxième contre la Macédoine du Nord (ndlr: les deux défaites suisses), souffle le joueur du Fribourg Olympic. On aurait pu/dû les gagner.» D'après lui, les joueurs de l'équipe de Suisse ne se sont pas assez fait confiance, surtout face aux hôtes macédoniens.
Quid de ce dernier match face à la Slovaquie, où la Suisse menait de 17 points à l'entame du quatrième quart (score final: 65-60)? «Je ne veux pas parler de regret pour cette rencontre, coupe Arnaud Cotture. On avait beau être très fatigué en fin de match, on a montré beaucoup de caractère.»
Mieux faire offensivement
Le caractère, ce trait qui a permis à la Suisse de croire jusqu'au bout à une qualification pour le stade suivant. En vain. Tout n'est toutefois pas à jeter pour le nouveau sélectionneur Ilias Papatheodorou. En place depuis à peine un mois, le Grec a dû mettre en place une préparation express. «On a fait énormément de progrès, souligne Arnaud Cotture. Nous devons encore nous améliorer offensivement, mais nous avons fait de très bons résultats au niveau défensif.» Et les statistiques lui donnent raison, puisque la Suisse a terminé ces pré-qualifications avec une moyenne de 63,3 paniers encaissés.
La méthode Papatheodorou est différente de celle de Gianluca Barilari, son prédécesseur. «Le nouveau coach a une approche très moderne du basket», confie Arnaud Cotture. La précision est de mise, avec énormément d'analyse de l'adversaire avant chaque match. «Il a une exigence de haut niveau. C'est quelqu'un qui sait ce qu'il fait et où il va. Les résultats qu'il a obtenus ne m'étonnent pas», s'exclame son intérieur.
«Le pire des scénarios»
Malheureusement, la prise de pouvoir tardive d'Ilias Papatheodorou a été fatale à la Suisse. Si le Grec avait pris les reines plus tôt, «on serait passé facilement», assure Arnaud Cotture.
Car mercredi soir, les yeux des joueurs suisses étaient rivés sur le match Macédoine du Nord - Slovaquie… ou presque. «Je n'ai regardé que les deux dernières actions du match, avoue le joueur qui vient de fêter ses 26 ans. La défense macédonienne était catastrophique.» Le dunk de Richard Körner à quelques secondes du buzzer final donnait 17 longueurs d'avance à la Slovaquie, qui en avait besoin de quinze pour progresser.
«Pour nous, c'est le pire des scénarios, soupire Arnaud Cotture. Finalement, tout cela s'est joué sur des détails.» Le Valaisan avoue pourtant être surpris par l'attitude des hôtes, qui annonçaient avant ce tournoi vouloir tout gagner.
L'Euro 2025 en terres helvétiques?
La phase d'apprentissage est donc rude pour les Suisses. «Un point négatif de cette non-qualification est qu'on aurait pu jouer au prochain tour contre des équipes d'un autre calibre. On aurait pu le rajouter au CV et accumuler de l'expérience», regrette le joueur d'Olympic.
Mais pas le temps pour Arnaud Cotture de se lamenter. Dans quelques jours, il fera déjà son retour au sein de son club afin de préparer la nouvelle saison. Et au niveau de la sélection? «L'Eurobasket 2025 en ligne de mire», annonce-t-il. Un Euro qui pourrait avoir lieu, entre autres, en Suisse.