La passion comme moteur
Joran Kweekel vit au Danemark et joue au badminton pour Yverdon

Comment devient-on joueur professionnel de badminton? En vivant à fond d'une passion née durant l'enfance. Joran Kweekel est néerlandais, vit au Danemark et marque des points pour Yverdon. Portrait d'un artiste du volant, talentueux et déterminé.
Publié: 21.07.2024 à 17:25 heures
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Dernière mise à jour: 21.07.2024 à 17:27 heures
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Le cador néerlandais fait le bonheur du Badminton-Club Yverdon.
Photo: keystone-sda.ch
Anaïs Valentine Sancha

«Je ne changerais ma vie pour rien au monde!» Joran Kweekel est joueur professionnel de badminton, né aux Pays-Bas, établi au Danemark et jouant pour... Yverdon! Compliqué à suivre? Pas tellement: le fil rouge est l'amour de son sport, lequel lui fait accepter les nombreux voyages et, de son propre aveu, lui a énormément ouvert l'esprit depuis sa plus tendre enfance, passée donc aux Pays-Bas.

Le badminton, une passion d'enfance

La voie pour devenir professionnel est simple: tout donner pour sa passion. Entouré de volants, de filets et de raquettes depuis tout petit, Joran Kweekel, aujourd'hui âgé de 26 ans, accompagne à chaque occasion ses parents, deux férus de badminton. A peine son premier volant renvoyé, naît l'amour inconditionnel de ce sport. Rapidement, il atteint un haut niveau. Et après plusieurs années de pratique, à ses 13 ans, il se lance dans un cursus équivalent au programme sport-études. Cinq ans plus tard, il devient officiellement joueur, à la fois professionnel et international.

Photo: Getty Images

Comment donc le champion néerlandais s'est-il retrouvé à Yverdon? Pas le biais d'un seul homme, Anthony Dumartheray, joueur et entraîneur du club nord-vaudois, qui l'a contacté en 2022. Le Hollandais n’a pas été difficile à convaincre, et il se dit «ravi de sa décision» tant il adore le club, ses joueurs, les paysages helvétiques et l’Hôtel La Prairie, où il séjourne à chacune de ses visites. Celles-ci ne sont pas occasionnelles puisqu'il y en a eu dix entre septembre 2023 et mars 2024, toutes pour des compétitions officielles, qui ont représenté autant de défis pour une raison bien particulière: les salles sont plus petites en Suisse, ce qui augmente la vitesse de déplacement des volants sur le terrain. Attaquer davantage s’avère donc nécessaire. Une technique différente à laquelle Joran s’adapte, ainsi qu’au niveau plus élevé qu’il a remarqué ici. Il a également constaté qu’aux Pays-Bas, les joueurs locaux sont majoritaires, contre un nombre important de joueurs étrangers sur le territoire suisse.

Un déménagement par amour au Danemark

Depuis un an, par amour, le Néerlandais a déménagé des Pays-Bas au Danemark, ajoutant un troisième pays à sa vie, tout en continuant à jouer pour Yverdon en parallèle, ce que le règlement spécifique à son sport rend possible. Une nouvelle expérience, y compris au niveau du badminton, avec un excellent niveau tant des entraîneurs que des joueurs, ainsi que le poids des enjeux derrière chaque compétition. Aussi, le public est présent en grand nombre, bien que tous les matchs aient lieu en semaine. La ferveur y est plus grande qu'en Suisse où le badminton reste un sport confidentiel.

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A l'heure où débutent les JO de Paris, son prochain grand défi est fixé: être de la partie en 2028 à Los Angeles pour représenter les Pays-Bas bien sûr. Pour y arriver, deux chemins: atteindre le top 20 de la liste olympique ou remporter une médaille aux Championnats d'Europe. Et, en attendant, il entend bien grimper au classement mondial pour, pourquoi pas, intégrer le top 30 mondial.

Une passion devenue un travail

Sa vie de joueur professionnel est donc faite d'enjeux et d'embûches, qui pourraient risquer de lui faire perdre l'insouciance des débuts. «Je reste passionné, mais ce n'est pas la même chose, entre la présence constante d'enjeux et la nécessité de gagner sa vie. Quand vous êtes enfant, vous ne pensez qu'à jouer au badminton pour le plaisir...» A-t-il des regrets? «Non, bien sûr. Mais j'ai un peu délaissé l'école, je pense que j'aurais dû poursuivre mes études.» La suite ne l'inquiète pas: après sa retraite sportive dans quelques années, l'idée d'entraîner le séduit déjà. Le badminton, toujours, cette passion solidement ancrée et qui ne le quittera jamais.

Photo: keystone-sda.ch
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