Pour les championnats du monde de Lenzerheide en février, plusieurs milliers de Français ont afflué dans les Grisons. Le voyage en valait vraiment la peine, car la France a glané de nombreuses médailles. Coralie Langel a toutefois dû suivre les Mondiaux à distance. L'événement est tombé dans une phase difficile de la carrière de la jeune femme, qui est considérée comme un grand talent du biathlon, mais qui n'a jusqu'à présent aucune participation en Coupe du monde à son actif.
Trois mois plus tard, elle fait soudainement partie du cadre de Swiss-Ski. Coralie Langel ose prendre un nouveau départ dans sa carrière sportive. Un changement de nation est possible parce que son grand-père est originaire de la petite commune de Courtelary, dans le Jura bernois. La fédération suisse, qui ne regorge déjà pas d'une masse énorme d'espoirs du biathlon, a soudain un atout potentiel de plus dans sa manche.
Coralie Langel doit d'abord se faire accepter par Swiss-Ski et montrer ses qualités. Pour l'instant, elle fait partie du cadre B. Mais elle a montré une nouvelle fois l'hiver dernier qu'elle avait du potentiel. En janvier, elle a remporté deux victoires consécutives lors de la Coupe de France. Mais elle n'a pas été récompensée. La fédération française, qui ne manque pas de profondeur, ne l'a pas non plus sélectionnée pour la Coupe IBU, les compétitions de deuxième niveau. Ce sont ces non-sélections qui ont poussé Coralie Langel à agir: «J'étais triste et je ne pouvais pas comprendre certaines décisions. Même si, en tant que sportive, on n'est pas toujours objective.»
«Je peux m'entraîner avec de grands noms»
Coralie Langel souligne qu'elle n'est pas en guerre avec la fédération française, mais qu'elle n'y voyait plus d'avenir sur le plan sportif. Ces dernières années, elle avait essayé à plusieurs reprises de se faire remarquer, mais elle se voyait aussi largement distancée par une longue pause maladie dans la rude compétition à l'interne. Coralie Langel veut maintenant attaquer avec les couleurs suisses. Après la première rencontre à Lenzerheide début mai, elle déclare: «J'ai été merveilleusement bien accueillie. Je suis très reconnaissante et heureuse de faire partie de cette équipe. Je peux m'entraîner ici avec de grands noms – je vois cela comme une belle et nouvelle chance pour moi.»
Ces jours-ci, Coralie Langel se trouve maintenant en Toscane pour un premier camp d'entraînement avec Lena Häcki-Gross, Amy Baserga, Niklas Hartweg et Cie. Et dès maintenant, deux défis sont au programme pour elle: «Premièrement, il s'agit de faire mes preuves sur le plan sportif. Après les dernières années, je ne sais pas où je me situe au niveau international.» Et deuxièmement? «Je dois absolument travailler mon allemand», sourit-elle. Elle est heureuse que tout le monde soit «super sympa» dans l'équipe, même si elle est encore en retard sur la majorité au niveau linguistique.
Et bien sûr, en vue de l'hiver prochain, il y a aussi le rêve des Jeux olympiques qu'elle caresse au plus profond d'elle-même, mais elle dit à ce sujet: «Je vais d'abord prendre les choses étape par étape. Dans un premier temps, mon niveau sera probablement intéressant pour la Coupe IBU. Ensuite, nous verrons si je le mérite ou si c'est encore trop tôt.»