«Peut-être que le bassin est en pente», ironisait l’autre jour un collègue dans les bureaux de la rédaction. Et pour cause. Une semaine après les débuts officiels des Jeux olympiques, les nageurs suisses brillent à l’Olympic Aquatics Centre de Tokyo. Pas moins de dix records de Suisse ont été battus lors de ces joutes (Desplanches x2, Ponti x2, Djakovic x2, Ugolkova x2 et le relais 4 x 200 m libre x2) et, bien évidemment, le bronze pour Jérémy Desplanches. «Les plus beaux Jeux de l'histoire de la natation suisse», osait même, à raison, le commentateur de la «RTS» David Lemos. De quoi impressionner la légende de la natation helvétique, Dano Halsall. Joint par téléphone avant la médaille de Jérémy Desplanches, le Genevois tente d’expliquer pourquoi les nageurs helvétiques performent autant au Japon.
Né à Genève en 1963, Dano Halsall est le seul athlète suisse à avoir possédé un record du monde chronométré. Le 21 juillet 1985, à Bellinzone, il bat de deux centièmes le temps de l'Américain Robin Leamy et devient l'homme le plus rapide sur le 50 m libre (22'52). Il remporte la médaille d'argent l'année suivante sur sa discipline de prédilection, puis s'adjuge la Coupe du monde à Rome en 1990. Aujourd'hui, Dano Halsall possède son entreprise de coaching et de storytelling et il parcourt la Suisse afin de partager son expérience. Il est toujours le nageur suisse le plus couronné avec 86 victoires lors des championnats nationaux.
Né à Genève en 1963, Dano Halsall est le seul athlète suisse à avoir possédé un record du monde chronométré. Le 21 juillet 1985, à Bellinzone, il bat de deux centièmes le temps de l'Américain Robin Leamy et devient l'homme le plus rapide sur le 50 m libre (22'52). Il remporte la médaille d'argent l'année suivante sur sa discipline de prédilection, puis s'adjuge la Coupe du monde à Rome en 1990. Aujourd'hui, Dano Halsall possède son entreprise de coaching et de storytelling et il parcourt la Suisse afin de partager son expérience. Il est toujours le nageur suisse le plus couronné avec 86 victoires lors des championnats nationaux.
Pour Dano Halsall, une des premières raisons vient du groupe présent à Tokyo même s’il tempère tout de suite, «je ne suis pas au sein de cette équipe». «La natation est un sport individuel et lorsque l'on est à l’autre bout du monde, ce n’est pas toujours évident» explique celui qui réside désormais à Bulle, qui présume que la délégation de sept nageurs peut se reposer sur une ambiance plaisante. Pour lui, les athlètes partagent leurs fortes émotions entre eux et cela ne peut qu’améliorer les performances des autres nageurs.
«Cela tire vers le haut»
De plus, la natation helvétique a la chance de pouvoir s’appuyer sur une génération dorée, qui peut aisément se comparer à celle des années 80-90 à laquelle appartient Dano Halsall. Dans cette génération, il y a les anciens (Desplanches, Ugolkova) et les petits nouveaux (Djakovic, Mamié, Mityukov, Ponti). «C’est très réconfortant pour les juniors d’être avec ceux qui ont de la bouteille. Ils peuvent se dire: 'Si Desplanches l’a fait, pourquoi pas moi?' et cela tire vers le haut», analyse Dano Halsall. Recontacté après la médaille de bronze de son compatriote genevois, il explique comment il l'a vécue: «Cette médaille de bronze couronne tous ces records. C'est magnifique, grandiose.»
Toutefois, la razzia de records nationaux peut également s'expliquer par les prouesses technologiques et les programmes améliorés. Bien que les combinaisons en polyuréthane aient été interdites depuis 2010, les conditions de nage ne sont plus les mêmes depuis le record du monde de Dano Halsall. «Les shorties (ndlr: les maillots de bain qui arrivent jusqu'aux genoux), les plots de départ avec les pieds décalés mais surtout, les progrès à l'entraînement, lors de la préparation et sur la diététique», énumère-t-il. «Mais ce n'est que du plaisir que de voir que mon sport reprenne des couleurs et de l'importance», se réjouit Dano Halsall.
Un record qui tient toujours
Lorsque l'on consulte les listes de records sur le site de Swimrankings, celui de Dano Halsall apparaît toujours, même s'il faut le chercher. Battu à quatre reprises sur le plan suisse, le Genevois possède toujours le 50 m libre le plus rapide au niveau romand depuis 1985 (22"52). Comment s'explique cette longévité alors que le deuxième record romand le plus «vieux» date de douze ans? De retour sur le lieu de ses exploits il y a quelques semaines («rien n'a changé à Bellinzone, ça m'a foutu les frissons»), il a pu assister au 23"98 sur 50 m libre de Christopher Cappelletti, à 1"46 de son meilleur temps. «Ça prouve quand même que c'était un certain niveau de performance et que ce chrono est toujours difficile à battre», sourit Dano Halsall.