Ce dimanche, la Suisse romande accueille deux grands événements sportifs: la dernière étape du Tour de Romandie, à Genève, et les 20 km de Lausanne dans la capitale olympique. Hormis leur ferveur populaire, ces deux manifestations ont un partenaire en commun avec l'entreprise Decathlon. Ce qui est, de prime abord, assez surprenant quand on pense à l'entreprise française.
Car dans l'imaginaire collectif, Decathlon est d'abord ce magasin où les amateurs de sport en tout genre peuvent trouver de l'équipement à bas prix. Pourtant, depuis quelque temps, la marque s'est professionnalisée. Au début de l'année, son pendant running a par exemple mis sous contrat Jimmy Gressier, deuxième de la dernière Course de l'Escalade et participant des Jeux olympiques 2024 à Paris.
«Aussi un concepteur de produits»
Quant aux spectateurs du cyclisme, ils ont pu apercevoir, sur le Tour de Romandie, l'équipe Decathlon AG2R La Mondiale – avec en son sein le Thurgovien Stefan Bissegger. Cette formation est équipée de vélos Van Rysel, une marque de Decathlon.
«On l'oublie souvent mais, avant d'être une enseigne avec des prix intéressants et accessibles, nous sommes aussi un concepteur de produits, explique Thomas Dezillie, directeur Marketing et Communication de Decathlon Switzerland. C'est une des marques les plus innovantes, et pas seulement à vélo ou en course à pied.» Pour mettre ses dires en valeur, il met en avant les masques de plongée de l'entreprise française.
Dans le tennis, le padel et l'escalade
Si ce dimanche, Decathlon est mis en lumière sur le Tour de Romandie et les 20 km de Lausanne, la marque ne s'arrête pas là concernant ses activités dans l'élite. «On suit des athlètes en padel, en tennis ou en escalade», souligne Thomas Dezillie. Pour ce dernier sport, l'entreprise soutient d'ailleurs la Vaudoise Sofya Yokoyama.
Et pour en revenir aux événements, le directeur Marketing et Communication tient à préciser que sa boîte n'est «quasi jamais un sponsor, mais un partenaire. C'est dans l'ADN de Decathlon d'avoir une utilité.» Par exemple, sur le Tour de Romandie, la marque équipe les bénévoles.
Une accessibilité différente
Mais à force de se montrer sur tous ces événements, la firme n'a-t-elle pas peur de se «dénaturer» et de perdre son côté accessible? «La volonté de Decathlon a toujours été de favoriser l'accessibilité au sport, répond Thomas Dezillie. Les prix doivent l'être, mais ce n'est pas la seule composante. Inspirer, c'est également une composante d'accessibilité au sport.»
Pour appuyer son propos, le dirigeant parle d'un vélo à moteur automatique qui passe les vitesses tout seul commercialisé. «Sur ce genre de vélos électriques, ça va permettre de rendre accessible certains cols qui, musculairement, demandent un minimum d'entraînements.»
Une vitrine comme le Tour de Romandie permet aussi de mettre en avant les marques «expert», comme les vélos Van Rysel. Un équilibre est donc à trouver pour Decathlon. «On a de la chance d'avoir des marques différentes, comme Btwin (ndlr: l'entrée de gamme) pour le vélo. En 2023, tout le monde aurait sans doute pensé à cette marque si on avait parlé de deux-roues de Decathlon.» Sauf que, à force de faire sa place dans le peloton, l'entreprise française est de plus en plus appréciée, même par les professionnels.