«Ce sera toujours difficile»
Pour la première fois, les entraîneurs évoquent la mort de Muriel Furrer

Le choc a jeté une ombre sur les Mondiaux de cyclisme à Zurich. Lors de la course juniors féminine, Muriel Furrer a été victime d’un grave accident. Elle est décédée peu après. Six mois plus tard, ses entraîneurs sortent pour la première fois de leur silence.
Publié: 07.05.2025 à 14:05 heures
Muriel Furrer a perdu la vie à Zurich en septembre.
Photo: IMAGO/Arne Mill
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Ramona Bieri

Le 26 septembre 2024 restera comme un jour noir dans l’histoire du sport suisse. Lors de la course des moins de 19 ans aux Championnats du monde, Muriel Furrer a chuté lourdement dans une descente à Zurich. Le lendemain, la jeune espoir de 18 ans succombait à ses blessures. Le choc fut immense, la vague d’émotion aussi.

En novembre, des centaines de personnes ont rendu un dernier hommage à Muriel lors d’une cérémonie bouleversante. «Muriel, tu es décédée, mais tu n’es pas morte», avait déclaré le pasteur. Une phrase pleine de sens, censée apporter un peu de lumière aux proches endeuillés.

Un mois plus tard, Reto et Christine Furrer, ses parents, ont pris la parole. Ils ont raconté les heures insoutenables qui ont entouré la mort de leur fille. Et malgré la douleur inimaginable, ils ont exprimé un souhait: que ce drame serve à renforcer la sécurité. «Cela ne nous ramènera pas Muriel, a dit son père. Mais il faut que ça ne puisse plus jamais arriver. Mais nous devons faire en sorte que cela ne puisse plus se reproduire.»

Une tragédie encore présente

Ce vœu est partagé par ceux qui ont vécu la tragédie de près. Kathrin Stirnemann, co-entraîneuse des M19, s’exprime aujourd’hui pour la première fois. «C’est encore difficile à accepter, confie-t-elle en larmes à la «Luzerner Zeitung». Ce qui s’est passé est extrêmement dur. C’est quelque chose avec lequel nous devons désormais vivre. Et ce ne sera jamais facile.»

La mort de Muriel Furrer a aussi profondément marqué ses coéquipières. Certaines peinent à retrouver de l’aisance en descente, raconte Kathrin Stirnemann. Elles reçoivent tout le temps qu’il leur faut. Personne ne les forcera à se précipiter.

Tristan Marguet, entraîneur de l’équipe nationale M19, n’a pas oublié non plus. «Au début, j’avais une certaine appréhension à l’idée de reprendre les entraînements sur route avec les juniors», avoue-t-il. Depuis, il redouble de vigilance, choisissant des itinéraires aussi peu fréquentés que possible. Et il répète toujours à ses coureuses: «Ne prenez pas de risques.»

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