En début de semaine, l'équipe de Suisse était présente à Winterthour pour préparer son match face à la Slovaquie, ce mercredi soir. Sur son profil Instagram, Yoan Granvorka a sondé sa communauté. De quelle couleur devait-il choisir ses nouvelles chaussures: bleues, noires ou rouges?
Deux jours plus tard, c'est avec une paire différente qu'il s'est présenté sur le parquet. «Je les avais achetées en bleu puisque c'était l'option qui a obtenu le plus de votes, a-t-il rigolé après la victoire suisse. Mais j'ai trop tiré en les enfilant la première fois... et elles se sont cassées (rires).»
Retour à la case départ donc sans la version No 9 des chaussures signatures de James Harden. «Pas sûr que je leur fasse une bonne pub, rigole-t-il. Mais cela ne m'était jamais arrivé. Il devait y avoir un défaut. Je devrais pouvoir me les faire rembourser.»
Après avoir joué avec la No 7 ainsi que la No 8, il ne se voyait pas changer de monture: «Parfois, certains modèles sont plus adaptés que d'autres et je crois vraiment avoir trouvé celui qui me convient. J'espère recevoir les prochaines pour le match de samedi en Lettonie, mais je ne promets rien. Il faudra peut-être patienter encore un peu.»
Lors des deux premiers matches de ce tour de pré-qualifications en vue du Mondial 2027, le Morgien n'avait pas été à son avantage avec respectivement 2 et 0 point en une dizaine de minutes. Raison pour laquelle il avait décidé de changer de pompes? «Pas vraiment, sourit-il. Le premier match, j'ai rapidement pris deux fautes et n'ai jamais su me mettre dans le rythme. Sur le second, j'ai mis du temps à disputer mes premières minutes. Ce n'était pas simple. C'est pour cela que j'étais content d'avoir une première apparition rapidement pour me permettre d'être dans mon match.»
«Il était bon à l'entraînement»
Son coach, d'ailleurs, n'avait pas changé grand-chose le concernant. «Il était bon à l'entraînement, précise Ilias Papatheodorou. Il faut comprendre que dans une telle compétition, le temps de préparation est court. C'est ainsi plus difficile pour certains de se mettre dans le rythme. Je ne lui ai pas dit grand-chose de spécial hormis de continuer à jouer de la bonne manière.»
Et le Grec a ainsi décidé de lui maintenir sa confiance malgré les deux soirs sans. «Aujourd'hui, il était chaud offensivement et très utile défensivement», poursuit-il. Un constat que fait également le principal intéressé. «J'avais probablement tendance à réfléchir un peu trop, concède-t-il. Il faut dire que nous avons énormément d'options de jeu et j'ai tendance à trop réfléchir.» Ce qu'il n'a pas fait à Winterthour. «J'ai simplement joué de manière libérée. Le mot d'ordre, pour moi, c'était d'être agressif. Et je pense vraiment l'avoir été.»
Un passé de volleyeur toujours utile
Et cela s'est vu, notamment lorsqu'il a claqué un très joli dunk sur une passe parfaite de Dylan Ducommun. «Quand tu t'accroches au cercle, c'est une super sensation, précise-t-il. Lors de chaque contre-attaque, je demande à mon coéquipier de me donner le ballon en hauteur. Avec mon passé de volleyeur, cela m'aide peut-être (rires).»
En fin de match, il a encore enfilé un panier à trois points pour permettre à son équipe de gagner de 13 unités cette rencontre. Pile le même nombre de points que lors de la défaite à l'aller. Un détail qui peut avoir son importance. «Je n'y pensais pas au moment de shooter, précise-t-il. Je savais qu'on avait une bonne marge, mais je voulais juste accroître encore un peu l'écart. Mais c'est vrai que cela peut nous aider.»
Samedi, que ses nouvelles chaussures soient là ou non, il disputera le dernier match de cette phase de poules avec, dans un coin de la tête, une qualification. En Lettonie face à l'Ukraine, la Suisse a toutes les cartes en main grâce à ce succès acquis dans la foulée d'un excellent Yoan Granvorka. «Par rapport à notre défaite en Slovaquie, je pense que nous avons mieux su gérer le pressing ce soir», analyse-t-il. Avec seulement sept ballons perdus, il est vrai qu'il pointe du doigt une des clés du match. «Nous avons beaucoup parlé de la gestion du ballon», conclut d'ailleurs un Ilias Papatheodorou «très fier de l'effort» de ses joueurs.