En Suisse romande, une association se mouille sur un thème très délicat: apporter un soutien thérapeutique aux personnes ayant des attirances pédosexuelles. Dans son rapport d'activité 2022, Dis No rapporte une hausse de 40% des appels à ses services en une année. Soit 67 appels passés ou emails envoyés, notamment pour chercher de l'aide. Ces personnes cherchent à ne pas passer à l'acte, et à ne pas consommer d'images pédopornographiques.
Mais voilà. Le réseau de soin thérapeutique est saturé, révèle la Radio Télévision Suisse (RTS). L'effort de prévention pourrait donc être meilleur. Le directeur de Dis No, Hakim Gonthier, confie au micro de la RTS qu'il est compliqué de trouver de la place chez les psys pour les personnes qui sollicitent l'association.
Le réseau doit s'agrandir
Selon lui, ce réseau de soin doit être élargi. Des professionnels qui ne sont pas forcément spécialisés sur ce thème, mais ont un intérêt pour travailler avec les personnes concernées, pourraient les prendre en charge. Ça serait «déjà suffisant» pour le directeur de Dis No.
La RTS rapporte le témoignage d'une personne attirée par les adolescents, qui n'a jamais commis d'actes sexuels et lutte avec l'aide d'une psychothérapeute contre ses désirs. Le témoin parle d'une grande frustration, celle de devoir garder sa souffrance secrète, celle de ne jamais pouvoir assouvir son désir sexuel et la difficulté à construire quelque chose au sein d'une relation réciproque.
Tous les âges et les milieux sociaux concernés
La police genevoise scrute les contenus pédopornographiques et pédocriminels de la Suisse entière. Trente-huit cas ont été signalés en 2022. Si une personne repérée vit dans un autre canton, son dossier est transmis à la police locale, indique le média de service public.
L'opération de police se fait ainsi dans le canton dans lequel résident les suspects. Ces derniers n'ont pas de profil-type, analyse le chef du Centre régional de compétences cyber romand. Tous les âges et tous les milieux sociaux sont concernés.