Polémique à Lausanne
Un cadre de l'UDC participe à une conférence d'extrême-droite

Le vice-président de l'UDC Vaud a pris la parole aux côtés d'intervenants sulfureux lors d'une conférence d'extrême-droite à Lausanne, dénonce la plateforme d'extrême-gauche Renversé. Contacté par Blick, Yohan Ziehli défend avec vigueur sa participation.
Publié: 09.08.2022 à 15:35 heures
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Dernière mise à jour: 09.08.2022 à 15:36 heures
Yohan Ziehli, vice-président de l'UDC Vaud, assure avoir participé à cette conférence «en son nom propre».
Photo: D.R.
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Antoine HürlimannResponsable de l'actualité de L'illustré

Voilà une polémique dont Yohan Ziehli, vice-président de l’UDC Vaud, se serait sans doute bien passé. Il y a deux mois, il a participé à une conférence organisée à Lausanne par «le blog d’extrême-droite La Hallebarde» lors de laquelle sont intervenus «le militant néofasciste Jean-Eudes Gannat» et «le prêtre catholique intégriste Matthieu Raffray», dénonce Renversé, une plateforme d’extrême-gauche.

Les faits se sont déroulés le 18 juin, au cœur de la capitale vaudoise. La Hallebarde, qui se présente comme un média satirique suisse, a réuni trois protagonistes autour de la thématique: «Comment agir pour les nôtres?» Au programme, on trouve Jean-Eudes Gannat, fondateur de l’Alvarium, une organisation identitaire française dissoute en 2021 par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Mais aussi l’abbé français Matthieu Raffray et Yohan Ziehli, vice-président de l’UDC Vaud et conseiller communal (législatif) à Lausanne.

À gauche, cela ne passe pas. Sur Twitter, l’ancien conseiller national socialiste Jean Christophe Schwaab relaie l’article de Renversé. Tout comme son camarade Julien Eggenberger, député au Grand Conseil vaudois, qui parle de «banalisation de l’extrême-droite».

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Yohan Ziehli persiste et signe

Contacté par Blick, Yohan Ziehli se défend. Et assure qu’il ne voit aucun problème concernant sa participation à cette conférence. «Je sais qu’on cultive un certain entre-soi au Parti socialiste mais cela n’est pas mon cas, pique-t-il. J’ai simplement été invité par un nouveau média satirique. Je ne sais pas si on peut désormais lui attribuer des propos douteux. Ce n’était en tout cas pas le cas quand j’ai répondu favorablement à son invitation.»

À propos des deux autres invités, maintenant. «Je ne connaissais pas les deux autres orateurs et je n’ai pas ressenti le besoin de lire leurs livres en amont», affirme l’élu lausannois. Un peu facile, non? «Il faut remettre l’église au milieu du village, rebondit-il. Renversé est, selon moi, la seule organisation à avoir un comportement fascisant concernant la tenue de cette conférence. Je suis venu en mon nom propre, avec ma casquette de juriste, parler d’État de droit et de démocratie directe. Devrait-on s’interdire de parler de ces thématiques avec un public qui n’a, à ma connaissance, aucun problème avec la justice, contrairement à Renversé — notamment pour diffamation? C’est comme cela qu’on crée des fascistes!»

Interrogé sur les discours des deux autres participants, Yohan Ziehli insiste: «Je n’ai rien entendu de litigieux». Il enchaîne, non sans ironie: «J’irais parler de démocratie directe et d’État de droit même devant des mouvements extrémistes comme la Grève du climat ou les antifas. Je pense d’ailleurs qu’ils en auraient davantage besoin, puisque certains de leurs membres ont été visés par des procédures pénales.»

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