Blocher réagit au scandale chez les Jeunes UDC
«On parle avec tout le monde. Il n'y a pas de quoi en faire un plat»

La responsable de la stratégie des Jeunes UDC Sarah Regez provoque depuis plusieurs jours de vives réactions – y compris au sein de son propre parti – après une rencontre avec l'extrême droite. Pour le doyen de l'UDC Christoph Blocher, tout ça n'est qu'une vaste blague.
Publié: 06.04.2024 à 07:02 heures
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Dernière mise à jour: 06.04.2024 à 07:03 heures
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Christoph Blocher s'est exprimé sur les Jeunes UDC.
Photo: Screenshot youtube
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Daniel Ballmer

Depuis quelques jours, la responsable de la stratégie des Jeunes UDC Sarah Regez est dans la tourmente. Plusieurs sections du parti exigent sa destitution. Dans une lettre commune, six présidents cantonaux des jeunes partis demandent son départ jusqu'à ce que tous les reproches à son encontre soient clarifiés.

Ces reproches concernent les liens qu'entretiendrait la politicienne de l'UDC avec l'extrémiste de droite Martin Sellner. Une enquête de Blick a montré que Sarah Regez aurait rencontré le planificateur autrichien de «remigration» dans le canton de Zurich, avec le groupe militant Junge Tat groupe surveillé par les services de renseignement suisses. Entre-temps, la cheffe de la stratégie s'est justifiée dans une vidéo, déclarant «qu'il est important de toujours écouter les autres opinions» pour se forger son propre avis.

Au sein du parti, l'histoire divise. Pour certains, elle est scandaleuse. Pour d'autres, comme le doyen de l'UDC Christoph Blocher, elle est insignifiante. «Que s'est-il réellement passé au sein des Jeunes UDC? Une personne a parlé à quelqu'un, c'est tout», a-t-il déclaré vendredi dans son émission Teleblocher. «On parle avec tout le monde. Il n'y a pas de quoi en faire un plat.»

«C'est vraiment dévastateur, ce qui se passe!»

Ce n'est pas la première fois que l'on exige à l'interne que la direction du parti se distancie de l'extrémisme de droite. Le président des Jeunes UDC, Nils Fiechter, entretient également une relation privée avec Sarah Regez. Chose qu'il a toujours tenté de mettre sous le tapis jusqu'à présent.

Mais le père de l'UDC n'estime pas nécessaire d'en tirer de quelconques conséquences. Pour Christoph Blocher, ces discussions seraient amplifiées, par les médias et par les autres partis. «Les politiciens ne parlent plus que de cette merde, au lieu de veiller à ce que nous ayons moins de criminalité étrangère», estime le doyen, sans oublier de renvoyer aux dernières statistiques de la criminalité: «C'est vraiment dévastateur, ce qui se passe!»

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Martin Sellner n'est pas problématique selon Blocher

En ce qui concerne les autres partis, Christoph Blocher relève surtout «l'envie de nourrir» l'UDC. Il s'agit uniquement de «couvrir le fait qu'ils ne font rien eux-mêmes». Et d'ajouter: «Au lieu de résoudre des dysfonctionnements, on s'en prend à ceux qui cherchent peut-être un peu impuissants des moyens d'action et qui, ce faisant, parlent à des gens qui ne sont apparemment pas irréprochables.»

Par ailleurs, l'ancien conseiller fédéral de droite ne voit pas vraiment ce qui dérange chez l'extrémiste de droite Martin Sellner. Celui-ci n'a, rappelle Christoph Blocher, écrit qu'un livre dans lequel il expose un plan pour expulser les étrangers «criminels et illégaux».

En somme, Christoph Blocher estime que l'UDC ne doit en aucun cas se laisser perturber par toutes ces discussions: «On ne doit pas du tout s'occuper d'une telle bêtise.» Jusqu'à présent, le nouveau président du parti, Marcel Dettling, est resté très neutre. Il vaut mieux s'occuper des vrais problèmes, estime Christoph Blocher, qui renvoie à l'initiative «Pas de Suisse à 10 millions», déposée mercredi. Pour, encore et toujours, limiter l'immigration.

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