24 heures pour décoller l'ours
L'auteur des mosaïques sauvages à Genève s'est fait prendre par la police

Plusieurs œuvres composées de mosaïques ont vu le jour dans des rues genevoises. Mais celle de la rue Saint-Ours a disparu aussi vite qu'elle est apparue, puisque l'artiste s'est fait prendre en flagrant délit par la police. Il a été contraint de décrocher sa fresque.
Publié: 27.07.2022 à 09:37 heures
|
Dernière mise à jour: 27.07.2022 à 09:38 heures
1/2
La fresque était située à la rue Saint-Ours à Genève.
Photo: Capture d'écran MifaMosa
Mathilde Jaccard

Connu sous le nom de MifaMosa, l’artiste français se définit comme un «illustrateur de rue». Selon les explications apportées par la RTS, il est l’auteur de plus de 300 œuvres de mosaïques sauvages, principalement en France mais également dans d’autres pays européens comme ici à Bruxelles, en Belgique.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Mais où l’artiste trouve-t-il son inspiration? C’est bien à travers le nom des rues qu’il imagine ses fresques. Une pomme pour la rue Guillaume-Tell, un cendrier pour la rue du Cendrier ou encore un coq chantant pour la rue de Chantepoulet: une galerie photo 100% genevoise que l’on peut admirer dans l’article de la Tribune de Genève.

Mais où est passé le Saint-Ours?

Contacté par la RTS, l’artiste explique simplement: «Mon message, c’est celui d’une poésie urbaine universelle qui souhaite vous mettre le sourire aux lèvres et des couleurs dans les yeux.»

Une poésie qui n’a pas plus à tout le monde. C’est une première: MifaMosa a dû décrocher son œuvre de la rue Saint-Ours. Lors de son premier passage en Suisse début juillet que l’artiste a imaginé un petit ours couronné d’une auréole d’ange pour décorer la rue.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Mais il s’est fait prendre la main dans le sac. Une patrouille de police passait à ce moment-là et semblait pourtant bien amusée par son travail. Mais malgré leur amabilité, l’artiste a compris «que ça ne se passait pas comme ça à Genève».

Un faux espoir

Et il n’a pas tort. La police n’a pas attendu une minute pour contacter le propriétaire de l’immeuble qui a fait venir une représentante sur les lieux. Au premier abord, «je l’ai vue sourire» précise l’artiste, presque rassuré.

Mais il a vite déchanté, puisque l’agente immobilière lui a demandé de retirer les mosaïques dans les 24 heures. «J’ai quand même demandé ce que je risquais si je ne le faisais pas. La réponse était floue, mais on m’a évoqué les portes du tribunal», a-t-il confié à la RTS.

Ni une ni deux, l’artiste s’est donc exécuté. Il a bien dû décoller l'une de ses œuvres pour la toute première fois. Plus rien ne reste du petit ours puisque MifaMosa, minutieux, utilise une colle spéciale pour ne pas abîmer les murs des bâtiments.

Jolies ou non, c’est un dommage à la propriété

Sur les réseaux sociaux, des internautes s’insurgent: «Ils ne sont pas rigolos, ces Suisses.» ou «c’est un crime» , peut-on lire. Mais Genève est-elle vraiment plus sévère que les autres villes?

Contactée par la RTS, la police genevoise a simplement répondu que les mosaïques, qu’elles soient jolies ou non, peuvent être considérées comme un dommage à la propriété et donc constituer une infraction. C’est aux propriétaires que revient la décision de déposer une plainte pénale ou non contre l'artiste.

Certaines villes plus tolérantes que d’autres

Il existe des situations similaires, notamment à Neuchâtel. ArcInfo a récemment révélé le cas d’une centaine de souris peintes sur les murs. Malgré des propriétaires séduits par les mammifères, une vingtaine d'entre eux a déposé plainte.

L’artiste avait pourtant déjà confronté à la police. Il a confié à la RTS: «Je me suis fait attraper dans d’autres villes, mais, jusqu’ici, il y a eu une certaine tolérance.» Certaines villes, comme Avignon, ont au contraire intégré ses œuvres aux recommandations touristiques.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Le coq et la pomme resteront

Mais la police rassure les fans du street artist: les autres œuvres réalisées depuis début juillet resteront bien ancrées dans les murs, tant que personne ne porte plainte.

Quelles autres œuvres? MifaMosa affirme ne pas être au courant (et l’auteur) des autres mosaïques sauvages. Malgré sa mauvaise expérience genevoise, il repassera sûrement par la Suisse pour y laisser une trace colorée. Quoi qu'il en soit, l'artiste se souviendra de Genève.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la