Une mère face au Hamas
«J'ai dit à mon mari de nous tuer si les assaillants entraient»

Tuer soi-même ses enfants plutôt que de les laisser souffrir aux mains des assaillants du Hamas? Une Israélienne et son mari ont dû prendre cette terrible décision lorsque leur kibboutz a été attaqué le 7 octobre dernier.
Publié: 19.10.2023 à 11:05 heures
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Natalie, une mère de deux enfants, a dû prendre une décision difficile lorsque son kibboutz a été attaqué par le Hamas.
Photo: Instagram
Roman Neumann

Nous sommes le 7 octobre. Les assaillants du Hamas prennent d'assaut le kibboutz Nir Oz, où vivent Natalie et son mari Shay. Leur premier réflexe? Ils s'empressent d'aller se cacher avec leurs enfants Negev (8 ans) et Rotem (6 ans) dans une des chambres de leur logement.

Armé d'un fusil, Shay sort une première fois de la maison pour défendre sa famille, raconte la mère au quotidien «Bild». Quarante minutes plus tard, il rejoint les siens avec l'intention de retourner se battre sous peu. Natalie le supplie de rester. S'il quitte leur cachette, il risque de ne plus jamais revenir: elle se retrouvera veuve, et ses enfants grandiront sans père.

Une terrible décision

Il décide alors de rester avec sa famille, et surveille l'entrée avec son fusil. Il fait une chaleur insupportable: il n'y a pas d'aération et la climatisation est coupée depuis le début de l'attaque du Hamas.

Natalie cache ses enfants sous le lit et les enveloppe dans des couvertures pour les protéger des débris. Les terroristes tirent sur la porte de leur abri. Natalie et Shay se préparent au pire.

«J'ai alors demandé à mon mari en anglais et très discrètement s'il avait encore des balles dans son fusil», raconte Natalie à «Bild». Elle prend alors une terrible décision: «Si nous ne pouvons pas y échapper, prends l'arme et tue-nous. Puis tue-toi, c'est ce qu'il y a de mieux», lui souffle-t-elle. Après quelques instants de silence, il acquiesce, le cœur lourd. 

«Ça m'a brisé le cœur»

Elle ne veut surtout pas que ses enfants souffrent ou qu'ils soient pris en otage. Elle les serre contre elle et leur promet qu'ils vont rester tous ensemble. Heureusement, ils ne devront jamais passer à l'acte.

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«J'ai toujours été convaincue que les femmes n'étaient pas capables d'agir ainsi»
Natalie
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Alors que la famille est toujours cachée, deux hommes et une femme pillent le logement. La femme emporte des vêtements, des sous-vêtements et des lunettes de soleil. Une carte de crédit disparaît également. Après le départ du Hamas, des soldats israéliens finissent par libérer Natalie, son mari et ses enfants.

L'Israélienne est bouleversée: «J'ai toujours été convaincue que les femmes n'étaient pas capables d'agir ainsi, que ce n'étaient que des hommes profondément méchants qui commettaient de tels actes, mais il y avait des civils et des femmes parmi les assaillants, raconte Natalie à 'Bild'. Ça m'a brisé le cœur de la voir chanter dans ma maison, alors que mes enfants étaient cachés sous un lit, morts de peur.»

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