Voici les détails de leur contrat
Ces femmes russes se battent en Ukraine par conviction pour leur pays

Vladimir Poutine a envoyé de nombreuses femmes soldat au front. Des tireuses d'élite qui viennent palier le manque de militaires. Et loin d'y être obligées, toutes se battent pour leur pays par conviction.
Publié: 02.12.2023 à 06:15 heures
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Dernière mise à jour: 02.12.2023 à 06:20 heures
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Il existe sur le front ukrainien, en plus des cuisinières et des médecins, des unités d'attaque entières composées uniquement de femmes.
Photo: Telegram
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Jenny Wagner

300'000 soldats russes auraient été blessés ou tués en Ukraine, selon une récente estimation de l'OTAN. Face à la baisse des effectifs dans les rangs, le président russe Vladimir Poutine a décidé d'envoyer les femmes au front. Non pas comme médecins ou cuisinières, mais bien comme tireuses d'élite.

C'est le bataillon Espanjola – qui fait partie du groupe de mercenaires Redut, lui-même subordonné au ministère de la Défense – qui est chargé du recrutement. Espanjola offre à chaque femme «la possibilité de s'épanouir, de se former et de progresser», peut-on lire sur son compte Telegram. Et pas seulement chez les tireurs d'élite, mais aussi, entre autres, dans les troupes d'assaut terrestre.

Ainsi, il existe désormais sur le front, en plus des cuisinières et des médecins, des unités d'attaque entières composées de femmes. Une journaliste d'«Important Stories» a demandé au bataillon Espanjola les termes du contrat des femmes soldats. Celui-ci est valable six mois, avec une option de prolongation. Le tout pour une rémunération comprise entre 110'000 et 120'000 roubles par mois – un salaire doublé selon la zone de combat – ce qui représente entre 1000 et 1170 francs par mois. Autant dire une fortune en Russie, où le salaire moyen s'élevait en 2022 à 630 francs par mois en moyenne.

Enfin, en cas de décès, les proches reçoivent 48'000 francs d'indemnités. Soit autant que pour les hommes.

Les femmes sont recrutées en ligne

Un autre bataillon appelé Bors a, lui, lancé une vaste campagne de recrutement via les réseaux sociaux: «Les femmes peuvent faire plus que préparer la soupe et avoir des enfants», y déclare une femme soldat pour motiver les futures conscrites. L'une d'elles, Natalija, raconte son quotidien sur le front. Pilote de drone, elle assure les arrières de ses camarades, comme Julia, une autre mercenaire: «Moi, je veux devenir tireuse d'élite. C'est ce pour quoi je travaille».

Toutes deux se battent pour leur pays par conviction: «Le fait que je sois une femme ne dérange personne», dit Natalija. La pilote de drone raconte qu'elle a eu du mal à se faire accepter de certains responsables d'unités, qui pensaient qu'elle cherchait simplement un mari dans les rangs de l'armée. «C'est lui, mon mari!» rétorque Natalija, en serrant son arme dans ses bras. Sa collègue approuve: «Oui, c'est mon bien-aimé.»

Pour intégrer les rangs des bataillons Espanjola ou Bors, aucune expérience du combat n'est exigée. Celles n'ayant jamais tenu d'armes sont formées à Donetsk. L'Espanjola aurait déjà récompensé plusieurs héroïnes comme Grosa, une combattante décorée pour son engagement à Bakhmut. Et selon plusieurs médias, certains couples mariés se battraient même côte à côte en Ukraine.

Pour certains experts, ces nouveaux recrutements seraient une façon pour Vladimir Poutine de ne pas risquer un mécontentement populaire et d'éviter une nouvelle mobilisation populaire en Russie, peu de temps avant les prochaines élections présidentielles.

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