Des soldats armés dans les stations de métro, des couvre-feux et une population inquiète: la capitale américaine Washington D.C. ressemble à une ville post-apocalyptique.
La raison de toute cette agitation? Donald Trump a envoyé 2000 gardes nationaux dans la métropole. Depuis plusieurs jours, ils patrouillent autour des monuments et se tiennent dans les rues commerçantes.
A ses yeux, ces mesures sont justifiées. Le président américain souhaite débarrasser sa capitale d'une criminalité prétendument «massive». C'est pourquoi les forces de réserve de l'armée américaine sont postées devant les carrefours et les monuments célèbres, à la recherche de sans-abri ou d'immigrés clandestins.
Couvre-feu à 20h pour les jeunes
La mission des gardes nationaux prend forme petit à petit: les soldats ne doivent pas simplement faire acte de présence. A l'avenir, ils patrouilleront armés dans les rues de la capitale.
«Sur instruction du ministre de la Défense Pete Hegseth, des membres de la mission seront bientôt sur le terrain avec des armes de service», a déclaré vendredi un fonctionnaire américain. Cela peut sembler évident, mais Trump avait lui-même déclaré précédemment que les armes resteraient «dans le placard».
A cela s'ajoute le fait que depuis jeudi, un couvre-feu a été instauré dans plusieurs quartiers pour les jeunes à partir de 20h. Nul ne sait précisément pourquoi ces mesures sont devenues subitement nécessaires.
La Maison Blanche a publié sur X une vidéo censée montrer à quel point le gouvernement américain «sévit». Sur la vidéo, on peut voir l'ex-employé du ministère américain de la Justice, Sean Charles Dunn, être arrêté parce qu'il aurait jeté un sandwich contre un agent de la police fédérale.
Chicago et New York dans le viseur
Ceux qui pensaient que Trump en resterait là se sont trompés. Le républicain a annoncé aux journalistes qu'ils s'attaquerait ensuite aux métropoles de Chicago et de New York. «Nous allons rendre nos villes très, très sûres», a déclaré Trump vendredi à la Maison Blanche. «Je pense que Chicago sera notre prochaine cible, et ensuite nous aiderons New York.» A d'autres occasions, Trump a également qualifié les grandes villes de «trous d'enfer».
Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a vivement réagi aux déclarations de Trump ce vendredi. S'il prend au sérieux les propos du président, la ville n'a reçu aucune information de la part des autorités fédérales concernant des forces de police supplémentaires.
«L'action du président n'est pas coordonnée, elle est inappropriée et tout simplement insensée», a-t-il déclaré. Un déploiement de la garde nationale sans base légale pourrait encore aggraver les tensions à Chicago, alors que la confiance entre la police et la population est justement décisive pour plus de sécurité.
Les villes de Chicago et de New York sont, tout comme Washington, gouvernées par les démocrates. Les avis divergent donc largement sur la stratégie à adopter pour sécuriser ces villes. La maire de Washington Muriel Bowser contredit les déclarations de Trump: le taux de criminalité de sa ville est au plus bas depuis 30 ans.
Lutte contre les contre-pouvoirs politiques
Les responsables politiques locaux accusent Trump d'«abus de pouvoir autoritaire». Les critiques soupçonnent Trump d'attaquer délibérément des villes démocrates pour créer l'impression que ses adversaires politiques sont responsables du chaos.
Dans le cas de Washington, un élément clé joue en sa faveur. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de débordements importants de la part de la population. Certes, tout le monde est loin d'approuver les actions de Trump, mais à part quelques manifestations pacifiques, rien ne laisse présager une révolte.