«Une menace sérieuse»
Survols de drone, Friedrich Merz pointe officiellement la Russie du doigt

Le chancelier allemand Friedrich Merz soupçonne la Russie d'être derrière les récentes alertes aux drones en Europe. Il appelle à une réaction déterminée mais mesurée face à ces tentatives de déstabilisation, tout en rassurant la population.
Publié: 05.10.2025 à 22:44 heures
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Friedrich Merz a tenté de rassurer sa population: aucun drone n'était armé.
Photo: IMAGO/HMB-Media
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AFP Agence France-Presse

La Russie est «probablement» derrière les récentes alertes aux drones en Europe, dont celle qui a paralysé l'aéroport de Munich cette semaine, a déclaré dimanche le chancelier allemand, tout en se joignant aux appels au calme de son gouvernement face à ces «tentatives de déstabilisation».

«Nous n'en sommes pas encore sûr, mais une partie essentielle de ces actions est probablement orchestrée par la Russie», a assuré Friedrich Merz en interview sur la chaine publique ARD, en référence aux incidents de Munich et de l'aéroport de Copenhague fin septembre. Peu importe leur origine, ces drones «sont une menace sérieuse pour notre sécurité», a ajouté le dirigeant allemand.

Construction d'un mur antidrone

Ce type d'incidents s'est multiplié en Europe récemment, les membres de l'UE soupçonnant la Russie d'être à l'origine de ces survols de sites sensibles. En sommet à Copenhague cette semaine, ils ont discuté de la construction d'un «mur antidrone».

Friedrich Merz précise que l'Allemagne surveille attentivement la «flotte fantôme russe» stationnée dans la mer Baltique, suspectée d'être impliqué dans ces incursions. «Mais je peux rassurer notre population», a ajouté Friedrich Merz.

«Nous avons des moyens de réagir»

«Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu un seul incident impliquant un drone armé.» «Il s'agit de tentatives d'espionnage et de déstabilisation» des Allemands, estime le chancelier, qui veut donc une réaction à la fois «déterminée» et «mesurée».

Plus tôt, le ministre de la Défense allemand avait aussi appelé au calme face à «l'insécurité», dans une interview au journal Handelsblatt. «Nous avons des moyens de réagir», a ajouté le ministre social-démocrate, «même si nous n'avons pas encore toutes les capacités que nous souhaiterions pour les combattre».

Abattre les drones

Le trafic aérien a repris samedi à l'aéroport de Munich, qui signalait sur son site web dimanche encore quelques «répercussions» mineures sur les vols. L'aéroport avait suspendu son trafic vendredi pour la deuxième nuit consécutive à la suite d'une nouvelle alerte aux drones.

«
La Bundeswehr ne peut pas être présente partout en Allemagne où apparaissent des drones pour les abattre
Friedrich Merz, chancelier allemand
»

L'armée allemande a apporté son aide à la police sur place pour détecter les engins observés autour et au-dessus du site. Mais leur origine n'a pas pu être établie. Malgré son intervention à Munich, «la Bundeswehr ne peut pas être présente partout en Allemagne où apparaissent des drones pour les abattre», a averti le ministre.

Il est «beaucoup plus décisif», selon lui, de donner plus de compétences à la police régionale et aux infrastructures critiques comme les centrales électriques et les aéroports pour «agir [contre les drones], jusqu'à une certaine altitude».

Une nouvelle loi attendue

Mercredi, le gouvernement allemand entamera une révision des lois régissant la sécurité aérienne du pays. L'objectif serait de permettre à l'armée allemande d'abattre les drones. Jusqu'à présent, seule la police en a le droit, en cas de menace grave, «mais ne dispose pas encore des outils nécessaires» pour le faire efficacement, selon Friedrich Merz.

L'Allemagne avait aussi annoncé la création d'un «centre anti-drones» fin septembre après des cas de survol de sites sensibles dans le nord du pays. 

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