Les faits se sont produits aux alentours de 13h00 à Marseille, dans un magasin de la zone commerciale de l’est de la cité phocéenne. La police avait été appelée après qu’un quinquagénaire inconnu de la justice avait été repéré avec une arme blanche de type couteau de boucher.
Le magasin a été évacué et un vigile a tenté l’apaisement. Mais «l’homme n’a rien voulu entendre, rétorquant 'en avoir marre de ce monde', 'avoir pris sa décision de longue date et regretter que Poutine n’ait pas fait le travail'», a rapporté la procureure de Marseille, Dominique Laurens, lors d’un point presse.
Il fonce sur la police avec un couteau
«A leur arrivée dans le magasin, les policiers ont sommé l’individu de lâcher son arme, mais celui-ci s’est violemment précipité sur eux en pointant le couteau dans leur direction. Deux des trois policiers ont fait feu sur lui à cinq reprises avec leurs armes de service», a-t-elle poursuivi.
Atteint à l’épaule et au thorax, l’homme est décédé sur place malgré l’intervention des services de secours. «L’hypothèse d’un acte terroriste est d’ores et déjà écartée, l’homme n’ayant jamais cherché à revendiquer son geste», a ajouté la procureure, privilégiant la piste d’un «suicide par procuration».
«Les choses qui se passent dans le monde doivent avoir des incidences dans le psychisme de certains», a-t-elle ajouté. Aucun blessé n’est à déplorer par ailleurs.
Deux enquêtes ouvertes
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes: une première, confiée à la police judiciaire, pour «tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique» de la part de l’agresseur; et une seconde, confiée à l’IGPN, pour «homicide volontaire», afin «de déterminer les conditions des tirs» de riposte.
La police des polices est systématiquement saisie lorsqu’un policier fait usage de son arme de service. Evoquant cette seconde procédure, la procureure de Marseille a estimé qu'«à ce stade, et sous réserve du résultat définitif des investigations, l’hypothèse de la légitime défense peut être sérieusement envisagée».
Car la scène, «d’une très très grande violence», a été filmée intégralement par un témoin. Et «les images permettent d’ores et déjà de confirmer les versions concordantes des témoins et des policiers auteurs des coups de feu», a ajouté Dominique Laurens.
La profession réclame la «présomption de légitime défense»
Début mai, des rassemblements policiers avaient été organisés un peu partout en France à l’appel de plusieurs syndicats pour protester contre la mise en examen pour «homicide volontaire» d’un gardien de la paix de 24 ans qui avait tué deux hommes la semaine précédente à Paris.
La qualification d'«homicide volontaire» avait provoqué de vives réactions dans la profession, qui réclame notamment une «présomption de légitime défense» pour les policiers.
(ATS)