Un photographe russe a été condamné jeudi à 16 ans de prison pour «haute trahison» par un tribunal de Perm, dans l'Oural, pour avoir, selon des médias russes, transmis un livre sur des bunkers soviétiques à un journaliste américain.
Depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine en février 2022, les condamnations, assorties de lourdes peines, pour «trahison», «terrorisme», «sabotage» ou «espionnage», se multiplient en Russie. Par ailleurs, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition à ce conflit.
Le tribunal régional de Perm a condamné le photographe local Grigori Skvortsov, 35 ans, à l'issue d'un procès à huis clos, «à 16 ans de détention dans un camp pénitentiaire à régime sévère», selon le communiqué de cette instance judiciaire.
Dans le cadre du procès, «des faits de haute trahison ont été établis et prouvés entièrement», a-t-elle affirmé, sans plus de précisions. Pour sa part, «Skvortsov a plaidé non coupable», selon la même source.
Spécialisé dans la prise de photos d'architecture industrielle, M. Skvortsov, arrêté en novembre 2023, était accusé d'avoir remis un livre sur des bunkers soviétiques construits à Moscou et plusieurs autres grandes villes russes entre 1930 et 1960 à un journaliste américain, selon des médias russes.
Dans une interview écrite au site d'information Pervy otdel, animé par une équipe de défenseurs des droits humains et classé «agent de l'étranger» en Russie, Grigori Skvortsov a affirmé en décembre 2024 avoir également envoyé au journaliste américain des documents et des photos d'archive déclassifiés liés à ce livre.
Il a aussi affirmé avoir été battu par des policiers afin d'être forcé à reconnaître sa culpabilité. Le photographe avait publiquement critiqué l'offensive militaire de la Russie en Ukraine, selon des médias russes.