Sans aucune qualification
Un faux commandant de bord a transporté des passagers à travers l'Europe pendant des années

Un pilote aurait exercé pendant des années comme commandant de bord chez Avion Express et Eurowings, sans avoir la moindre qualification. Les deux compagnies mènent actuellement des enquêtee.
Publié: 14:43 heures
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Un homme a parcouru l'Europe pendant des années en tant que commandant de bord sans être qualifié. (Image prétexte)
Photo: Keystone
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Daniel Macher

L'histoire rappelle un peu celle de l'imposteur Frank Abagnale Jr., dont les escroqueries spectaculaires ont été rendues mondialement célèbres par le film «Catch Me If You Can» de Steven Spielberg avec Leonardo DiCaprio. Un homme aurait fait preuve d'une audace similaire pendant de longues années en transportant des passagers à travers l'Europe pour la compagnie aérienne lituanienne Avion Express... mais sans aucune qualification requise.

Dans le cockpit, la hiérarchie est stricte: le capitaine commande, l'équipage obéit. Devenir commandant de bord exige des examens rigoureux et des années d'expérience. Pourtant, le faux pilote aurait habilement contourné ces exigences, falsifiant ses documents pour décrocher un poste chez Avion Express. Selon la plateforme Aerotelegraph, il a même assuré des vols comme commandant de bord l’été dernier, alors qu’il n’était auparavant que premier officier chez Garuda Indonesia.

Eurowings l'a aussi embauché

La compagnie aérienne confirme l'incident: «Nous avons lancé une enquête interne après avoir reçu des informations sur l'expérience professionnelle de notre pilote», explique une porte-parole. Avion Express souligne que la sécurité et la conformité sont des priorités absolues. Les détails concernant les missions du faux capitaine restent toutefois très flous.

Un point particulièrement sensible: l'homme aurait également volé pour des compagnies aériennes d'Europe occidentale, dont l'allemande Eurowings. Cette dernière enquête sur ce cas en collaboration avec des experts en sécurité.

Mais ce n'est pas le seul cas dans lequel des personnes ont exercé des professions pour lesquelles elles n'étaient pas du tout qualifiées, avec parfois des conséquences fatales.

Zholia Alemi – La psychiatre sans diplôme (Royaume-Uni)

Zholia Alemi a travaillé pendant plus de 20 ans comme psychiatre au sein du NHS britannique... bien qu'elle n'ait jamais fait d'études de médecine. Dans les années 1990, elle a falsifié un diplôme universitaire néo-zélandais et une lettre de confirmation. Malgré des erreurs évidentes, les documents ont été acceptés par les autorités. Zholia Alemi a traité des centaines de patients et a reçu un salaire annuel de plus de 1,3 million de livres (environ 1,35 million de francs). En 2018, elle a été condamnée pour la première fois pour fraude, puis en 2023 à sept ans de prison et au remboursement de plus de 400'000 livres (environ 420'000 francs).

Narendra Yadav – Le cardiologue charlatan (Inde)

Narendra Vikramaditya Yadav, alias Dr N John Camm, s'est fait passer pour un cardiologue renommé et a traité de nombreux patients en Inde, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Espagne. Il aurait à présent au moins sept vies sur la conscience. Narendra Vikramaditya Yadav a falsifié des diplômes médicaux, a utilisé le nom d'un véritable cardiologue britannique pour gagner en crédibilité et a envoyé des prescriptions coûteuses peu avant son arrestation. Les autorités ont découvert qu'il avait déjà fait l'objet d'autres enquêtes dans au moins trois Etats indiens.

Daniel Mthimkhulu – L'ingénieur en carton (Afrique du Sud)

Daniel Mthimkhulu a été promu ingénieur en chef de l'agence ferroviaire nationale sud-africaine Prasa grâce à de faux diplômes en ingénierie mécanique et à un prétendu doctorat. Il a dirigé des projets coûteux, dont un marché de 600 millions rands sud-africains (près 28 millions de francs) pour de nouveaux trains qui n'ont finalement pas pu être utilisés, et a manipulé des augmentations de salaire avec des documents falsifiés. Pour ses cinq années à la tête du département d'ingénierie, il a reçu un salaire annuel d'environ 2,8 millions de rands sud-africains (environ 130'000 francs). En 2024, un tribunal a condamné cet homme, alors âgé de 49 ans, à 15 ans de prison.

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