Tout le monde sait que Donald Trump n'aime pas beaucoup les médias dits «mainstream». Il utilise souvent le terme «Fake-News-Media» (médias mensongers) durant ses conférences de presse, diffame les journalistes indésirables, et expulse même certains représentants de presse du Bureau ovale. Les blogueurs et podcasteurs qui lui sont fidèles ont, en revanche, un accès privilégié à la Maison Blanche.
Le mépris du président américain pour les médias nationaux a atteint un point culminant en février, lorsqu'un journaliste de l'agence de presse américaine Associated Press (AP) a refusé de reprendre l'expression «Golfe d'Amérique». Donald Trump l'avait alors banni définitivement du Bureau ovale et de l'avion présidentiel.
Après quoi, le gouvernement américain avait annoncé qu'il déciderait lui-même à l'avenir de quels reporters auraient accès aux manifestations et aux voyages du président américain. C'est «l'équipe de presse de la Maison Blanche qui décidera à l'avenir», a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
Trump cible les stations de radio
D'après les informations publiées vendredi, Trump veut maintenant supprimer le soutien de l'Etat aux stations de radio publiques National Public Radio (NPR) et Public Broadcasting Service (PBS). Dans un communiqué, la Maison Blanche annonce qu'elle arrêtera de subventionner les «médias partisans» avec l'argent des contribuables.
NPR et PBS recevaient «des millions de la part des contribuables pour diffuser une propagande radicale, woke, déguisée en 'informations'», disait le post de l'équipe de communication de la Maison Blanche sur X.
Possible plainte contre le «New York Times»
Mercredi déjà, Trump a menacé le célèbre «New York Times» d'une action en justice. Il a accusé le quotidien sur son réseau Truth Social d'avoir fait des reportages erronés sur son litige avec le groupe de médias Paramount. Il envisage donc de porter plainte pour influence illicite de la part du journal.
Avant sa victoire électorale début novembre, Trump avait déjà porté plainte contre la chaîne CBS, qui appartient à Paramount, à cause d'une interview de Kamala Harris dans le célèbre journal télévisé «60 Minutes». Trump reprochait à CBS d'avoir retravaillé une réponse confuse de Kamala Harris sur le thème de la guerre de Gaza afin de dissimuler ses «salades». Trump dénonce une «fraude électorale», tandis que CBS rejette ces accusations.
D'après des experts juridiques interrogés par le «New York Times», la plainte de Trump était infondée et pourrait échouer devant le tribunal pour des raisons de liberté de presse. C'est pourquoi un accord extrajudiciaire avec la Paramount serait en train de se préparer.
La bataille bat son plein
Quelle que soit l'issue de cette bataille juridique, la ligne de conduite du gouvernement américain contre les médias du pays est claire et continuera à se durcir. L'autorité de surveillance des médias (FCC), dirigée depuis le deuxième mandat de Donald Trump par le républicain pur et dur Brendan Carr, y veillera. Brendan Carr est le co-auteur du controversé «Project 2025», un plan visant à transformer les Etats-Unis en une société autoritaire, chrétienne et conservatrice.
Le journaliste de «The Atlantic», David Graham, s'attend lui aussi à ce que les médias et les journalistes soient traités plus durement à l'avenir. «Comme dans beaucoup d'autres domaines, je suppose qu'il va s'attaquer à quelques personnes et en faire un exemple pour intimider toutes les autres», a-t-il déclaré au journal «Die Zeit».
Dans le classement mondial de la liberté de la presse par l'organisation Reporters sans frontières, l'administration Trump se montre ouvertement hostile à la presse et s'attaque systématiquement aux reportages critiques et aux médias indésirables.