Maduro crie au «coup d'Etat»
Donald Trump approuve des opérations de la CIA contre le Venezuela

Donald Trump a admis avoir autorisé des actions secrètes de la CIA contre le Venezuela, visant le régime de Maduro, accusé de «narco-terrorisme». Caracas dénonce une tentative de coup d'Etat, évoquant une grave violation du droit international et une menace militaire.
Publié: 02:16 heures
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Dernière mise à jour: il y a 33 minutes
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Trump admet des actions secrètes de la CIA contre Maduro, Caracas crie au coup d'Etat et dénonce une menace militaire.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA contre le Venezuela et envisagé des frappes sur le territoire vénézuelien, déclenchant la colère de Caracas qui s'est insurgé contre «les coups d'Etats fomentés par la CIA».

Trump a refusé de commenter en détail des informations du «New York Times» selon lequel il aurait secrètement autorisé la CIA à mener une action clandestine au Venezuela contre Maduro. «Mais j'ai autorisé pour deux raisons vraiment», a-t-il déclaré, avant d'énumérer des arguments familiers accusant Maduro de diriger un régime de «narco-terrorisme» et de libérer des prisonniers pour les envoyer aux Etats-Unis.

Interrogé sur s'il avait donné à la CIA l'autorisation de «neutraliser» Maduro, Trump a répondu: «C'est une question ridicule qu'on me pose là. Enfin, ce n'est pas vraiment une question ridicule, mais ne serait-ce pas ridicule de ma part d'y répondre?», a-t-il dit. 

«Nous contrôlons la mer»

L'administration Trump a dernièrement frappé en mer au moins cinq embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants dans les eaux internationales, pour un bilan d'au moins 27 morts, après avoir déployé en août huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes du Venezuela, officiellement dans le cadre d'une opération antidrogue.

«Je ne veux pas vous en dire plus, mais nous regardons du côté du sol à présent, car nous contrôlons très bien la mer», a répondu Donald Trump à une question d'un journaliste portant sur de potentielles frappes terrestres.

Washington accuse le président vénézuélien et son gouvernement d'être à la tête d'une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis, ce que Caracas dément vigoureusement et, en réponse au déploiement américain considéré comme une «menace militaire», a lancé des exercices militaires et la mobilisation de réservistes.

L'épuisement de l'Amérique latine

«Non à la guerre dans les Caraïbes (...)», a lancé Nicolas Maduro mercredi soir. «Non au changement de régime qui nous rappelle tant les guerres éternelles ratées d'Afghanistan, d'Iran, d'Irak (...). Non aux coups d'Etat fomentés par la CIA.»

Des coups «qui nous rappellent les 30'000 disparus causés par la CIA lors des coups d'Etat en Argentine. Le coup d'Etat de Pinochet et les 5000 jeunes assassinés et disparus. Jusqu'à quand les coups d'Etat de la CIA? L'Amérique latine ne les veut pas, n'en a pas besoin et les rejette», a-t-il encore accusé devant le Conseil national pour la souveraineté et la paix, organe créé en septembre spécialement pour cette crise.

Les Etats-Unis «admettent publiquement avoir autorisé des opérations visant à agir contre la paix et la stabilité du Venezuela. Cette affirmation sans précédent constitue une violation grave du droit international», a réagi en soirée le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Nous observons avec une extrême inquiétude l'utilisation de la CIA, ainsi que les déploiements militaires annoncés dans les Caraïbes, qui configurent une politique d'agression, de menace et de harcèlement contre le Venezuela», précise le texte. Le président Maduro avait auparavant dans la journée poursuivi un programme de manoeuvres militaires à travers le pays, faisant notamment déployer des forces dans Petare et Catia, les deux plus grands quartiers populaires de Caracas.

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