Anxieux, insomniaques, stressés...
A laquelle de ces cinq catégories de dormeurs appartenez-vous?

Dans une nouvelle étude publiée début octobre, un groupe de scientifiques est parvenu à identifier cinq types de sommeil différent, afin de dépasser les catégories de «bon» et «mauvais» dormeurs. A quel groupe appartenez-vous?
Publié: 05:49 heures
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Dernière mise à jour: 08:51 heures
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En identifiant les cinq catégories de dormeurs ci-dessous, une équipe de chercheurs canadiens cherche à souligner le lien intrinsèque entre sommeil et santé mentale.
Photo: Shutterstock
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

A la question «As-tu bien dormi?», les réponses varient énormément. Il y a le concis «Pas trop mal, et toi?», qui nous renvoie la balle comme un boomerang de politesse. Il y a le «J'ai fait une horrible insomnie», articulé, mi-bâillement, avec une larme au ras des cils. Et bien sûr, il y a aussi le déchirant «Mon enfant fait ses dents», prononcé au bord de la crise de nerfs, les yeux exorbités. 

Selon un sondage publié par Sanitas en 2022, seule la moitié des Suisses a un sommeil suffisant et de qualité. Ce qui laisse 50% d'âmes fatiguées, qui arpentent les rues helvétiques en rêvant de leur oreiller. 

Cela dit, peu importe la palette infinie des raisons possibles de nos insomnies, on définit généralement nos nuits selon deux catégories: «bonnes» ou «mauvaises». Aussi se focalise-t-on énormément sur le total d'heures de sommeil, souvent évoqué dans les recommandations santé, alors que le «type» de sommeil est tout aussi primordial. Pour élargir ce champ, une équipe de chercheurs canadiens vient de définir, dans une étude parue début octobre et notamment citée par CNN, cinq groupes de dormeurs bien distincts, avec les impacts possibles sur leurs journées. 

Le but? Préciser les liens entre problèmes de sommeil et santé mentale, afin d'obtenir des indices précieux qui pourraient apaiser nos nuits. En effet, d'après les scientifiques, les troubles du sommeil sont si variés et si intrinsèquement liés à notre état mental qu'il est impossible d'apporter des propositions générales pour les résoudre. Or, le fait de sensibiliser la population aux conséquences sur l'humeur peut constituer un premier pas dans la bonne direction. 

Dans quel groupe vous situez-vous?

Pour obtenir ces cinq catégories, les responsables de l'étude ont analysé les données de 700 adultes en bonne santé, âgés de 22 à 36 ans. Après avoir précisément décrit leurs habitudes de sommeil, leur personnalité et leur humeur générale, les participants ont été soumis à des tests cognitifs et priés de réaliser des imageries cérébrales. Les scientifiques en ont tiré cinq catégories ou «styles» de dormeurs. Saurez-vous déterminer à laquelle vous appartenez?

Notons que les noms de chaque groupe ont été imaginés par nos soins, dans le but de clarifier les résultats de la recherche et faciliter la lecture de cet article: l'étude ne mentionne que les appellations «LC1» à «LC5».

Groupe LC1 - les anxieux fatigués

Commençons par le groupe le plus vulnérable, pour lequel une aide psychologique peut devenir indispensable, selon les cas. En effet, les participants catégorisés dans le type LC1 rapportaient une piètre qualité de sommeil et présentaient, en parallèle, des taux de détresse psychologique plus élevés, avec des risques accrus d'anxiété et de signes dépressifs. 

En d'autres termes, si des pensées anxieuses vous tiennent éveillés, au point de miner votre humeur au quotidien, n'hésitez pas à contacter un ou une thérapeute. 

Groupe LC2 - les anxieux reposés

Le second groupe, selon l'étude canadienne, rapporte des manifestations psychologiques semblables, (anxiété, stress, mauvaise humeur ou morosité), quoique souvent moins intenses, à la différence que ceux-ci n'empêchaient pas les participants de passer des nuits paisibles. 

Les personnes appartenant à cette catégorie déclarent en effet passer de «bonnes nuits», conduisant les chercheurs à identifier une forme de «résilience du sommeil» accrue. Or, cela ne signifie pas que les membres du premier groupe sont moins «forts», mais suggère simplement que leur gestion naturelle du stress impacte moins leur repos nocturne.

Groupe LC3 - les dormeurs fans de somnifères

Le troisième groupe mentionné par la recherche admet utiliser fréquemment des somnifères ou autres médicaments prescrits par leur médecin. Si leur forme physique et mentale semble très bonne, l'étude fait état de petits trous de mémoire et d'une vivacité émotionnelle légèrement plus basse que les autres catégories. Leurs relations et contacts sociaux sont également très «satisfaisants». 

Le lien entre cet épanouissement apparent et la prise de somnifères n'est pas clairement spécifié, dans la mesure où la bonne humeur rapportée peut venir à la fois du médicament en lui-même ou des nuits réparatrices qu'il facilite. Pour rappel, ce type de traitement ne doit jamais être auto-administré: demandez toujours un avis médical au préalable.

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Groupe LC4 - les petits dormeurs

Si vous dormez moins de six ou sept heures par nuit, sans passer la journée suivante à bâiller, vous appartenez probablement à la quatrième catégorie. Celle-ci rassemble effectivement les personnes qui affirment avoir des «faibles besoins» en termes de sommeil et ne se sentent pas épuisées après une nuit de cinq heures. 

Cependant, les chercheurs ont noté des résultats plus faibles lorsqu'il s'agit des tests de mémoire et de capacité attentionnelle, ainsi qu'une irritabilité accrue, prouvant que ces courtes nuits ne sont pas optimales pour les fonctions cognitives. Même si le corps semble tolérer de brèves nuits, le cerveau est tout de même impacté, sur le court comme le long terme. 

Groupe LC5 - les dormeurs fragmentés

Le dernier groupe concerne les personnes dont le sommeil est fortement fragmenté, soit des gens qui se réveillent souvent durant la nuit et peinent à se rendormir. A nouveau, l'étude canadienne constate un taux élevé d'anxiété et des résultats cognitifs moins bons. 

Ainsi, même en se couchant tôt dans une tentative de passer huit heures sous la couette, un sommeil interrompu peut avoir le même effet qu'une insomnie et augmenter les risques pour la santé mentale. Si vous vous reconnaissez dans cette description, n'hésitez jamais à en parler avec votre médecin: d'après les responsables de la recherche, des réveils fréquents peuvent être dus à un trouble de la santé non diagnostiqué, tel que l'apnée du sommeil. 

Que faire du résultat?

Soulignons que l'étude s'intéresse à des troubles du sommeil, qu'ils soient légers ou intenses, et qu'aucun de ces groupes ne rapporte un sommeil parfait, pour une humeur constamment ensoleillée: si tel est votre cas, vous n'avez évidemment aucun souci à vous faire! 

En revanche, si vous avez identifié une catégorie qui vous ressemble, à quoi peut bien vous servir cette information? L'étude canadienne souligne que ces cinq profils permettent de rappeler l'importance du lien entre sommeil et santé mentale, afin de nous aiguiller quant aux habitudes pouvant dégrader notre bien-être. 

Ainsi, plutôt que de sombrer dans une crise existentielle ou de remettre en cause chacun de nos choix de vie après une journée difficile, il s'agit de se poser une question simple: est-ce que j'ai bien dormi? Et si tout venait de mes problèmes de sommeil? Sans doute que la réponse sera un brin plus complexe que cela. Mais c'est déjà un très bon point de départ. 

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