Un ressortissant algérien, dont la libération par erreur d'une prison londonienne a alimenté une polémique sur le fonctionnement du système pénitentiaire au Royaume-Uni, a été arrêté vendredi dans la capitale après trois jours de recherches, a annoncé la police.
Sa libération s'était produite quelques jours après celle – également due à une méprise – d'un demandeur d'asile éthiopien, condamné pour des agressions sexuelles qui avaient suscité des manifestations anti-immigration cet été dans le pays. Il a depuis été expulsé vers son pays d'origine.
262 détenus libérés par erreur
Ces cas, particulièrement sensibles dans un contexte de tensions autour des questions d'immigration et de droit d'asile, ont révélé un phénomène répandu, embarrassant pour le gouvernement travailliste. Selon un rapport officiel, 262 détenus ont été relâchés par erreur en Angleterre et au Pays de Galles entre mars 2024 et mars 2025, une augmentation de 128% par rapport à l'année précédente.
L'homme arrêté vendredi avait été relâché par erreur de la prison de Wandsworth (sud de Londres) le 29 octobre, et la police de Londres, informée des faits mardi, avait lancé des recherches. Il a été repéré dans le nord de Londres vendredi, arrêté par la police et placé en garde à vue pour «fuite» et pour des faits précédents d'agression sur un secouriste.
Cet homme de 24 ans – visé par une procédure d'expulsion après l'expiration du visa de tourisme qui lui avait permis d'entrer au Royaume-Uni en 2019 – avait été incarcéré pour une tentative d'intrusion en vue de commettre un cambriolage. Il avait été condamné en novembre 2024 pour attentat à la pudeur à 18 mois de travaux d'intérêt général et une inscription au fichier des délinquants sexuels.
Système archaïque
Lundi, un autre détenu de la prison de Wandsworth avait été relâché par erreur. L'homme, un Britannique de 35 ans, s'était rendu de lui-même aux autorités jeudi.
«Nous avons hérité d'un système pénitentiaire en crise et je suis consterné par le nombre de libérations par erreur que cela entraîne», a commenté vendredi le ministre de la Justice David Lammy, mis sous pression par ces affaires. Il s'est dit «déterminé à s'attaquer» au problème, tout en reconnaissant que «la tâche est colossale et ne peut être accomplie du jour au lendemain».
Le ministre a indiqué avoir «ordonné de nouveaux contrôles stricts avant les libérations, mandaté une enquête indépendante sur les défaillances systémiques et commencé à réformer les systèmes archaïques basés sur le papier encore utilisés dans certaines prisons».