Le gouvernement taliban a appelé samedi les Afghans qui aspiraient à vivre aux Etats-Unis à plutôt «revenir» dans leur pays, après que le président Donald Trump a encore restreint les conditions d'entrée sur le territoire américain.
«A ceux qui sont inquiets et disent que l'Amérique a fermé ses portes au peuple afghan (...), je veux dire de revenir dans leur pays, même s'(ils ont) servi les Américains pendant 20 ou 30 ans», a déclaré le Premier ministre, dans un discours prononcé à Kaboul à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha. «Revenez chez vous, nous ne vous causerons pas de souci, nous le promettons», a-t-il affirmé, assurant que le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, avait «accordé l'amnistie à tous».
Amnistie promise
Bien que le gouvernement taliban, de retour au pouvoir depuis 2021, assure amnistier les Afghans ayant collaboré avec les forces occidentales pendant la guerre (2001-2021), l'ONU a fait état de cas d'exécutions et de disparitions.
En près de quatre années à la tête de l'Afghanistan, le gouvernement taliban a imposé sa vision ultra-rigoriste de l'islam, interdit de nombreuses activités et ostracisé les femmes, conduisant l'ONU à condamner un «apartheid de genre». Des centaines de milliers d'Afghans ont depuis déposé une demande de visa pour les Etats-Unis, certains au titre de leur collaboration avec les forces américaines ou en tant que réfugiés.
Les Afghans sont contraints de se rendre dans un autre pays, principalement le Pakistan, pour s'adresser aux ambassades qui ont quitté Kaboul après le retour au pouvoir des talibans. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en début d'année, ils ont progressivement vu s'envoler leurs chances de migrer vers les Etats-Unis ou d'y rester.
Statut de protection révoqué
Washington a d'abord suspendu l'entrée des réfugiés, puis a annoncé qu'il allait révoquer à partir du 12 juillet le statut de protection temporaire pour des milliers d'Afghans sur son sol. De nouvelles restrictions d'entrée, imposées à une vingtaine de pays, réduisent encore leurs chances d'installation aux Etats-Unis.
Le mois dernier, Kaboul s'était dit prêt à «dialoguer» avec Washington sur le rapatriement de réfugiés afghans, dont la protection temporaire doit être révoquée en juillet. Aucun Etat ne reconnaît le gouvernement taliban, qui entretient toutefois des relations avec certains pays, voisins notamment.