Résultats définitifs
Le Parlement bolivien bascule à droite, la gauche laminée

La droite remporte la majorité au Parlement bolivien, mettant fin à 20 ans de domination de la gauche. Selon les résultats définitifs, quatre partis de droite contrôleront 119 des 130 sièges de députés et tous les sénateurs, marquant un changement radical.
Publié: 26.08.2025 à 22:44 heures
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Un partisan de l'ancien président bolivien Evo Morales brandit un drapeau bolivien lors d'un rassemblement du Parti du peuple à Lauca Ene.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La droite sera majoritaire au Parlement bolivien, tandis que la gauche, au pouvoir depuis vingt ans, ressort laminée des élections générales du 17 août, selon les résultats définitifs publiés mardi par le Tribunal suprême électoral (TSE).

Les partis des vainqueurs du premier tour de la présidentielle, le sénateur de centre droit Rodrigo Paz et l'ancien président de droite Jorge Quiroga, contrôleront le Sénat et la Chambre des députés. Tous deux s'affronteront lors d'un second tour le 19 octobre.

Après 20 ans à gauche

Le pouvoir changera ainsi de mains après deux décennies de domination écrasante du Mouvement vers le socialisme (MAS) mené par l'ancien président Evo Morales (2006-2019) puis par le sortant Luis Arce avec qui il a rompu. Désormais, quatre partis de droite auront 119 des 130 sièges de députés et la totalité des 36 sénateurs.

La principale formation sera celle du Parti démocrate-chrétien (PDC), dirigé par Rodrigo Paz, arrivé en tête lors du premier tour, avec 49 députés et 16 sénateurs. La deuxième force sera celle de Jorge Quiroga avec 39 sièges à la Chambre des députés et 12 au Sénat. L'Alliance populaire, formation de l'ancien candidat de gauche Andronico Rodriguez, remporte 8 sièges à la Chambre des députés. Le MAS, lui, n'en obtient que 2, contre 75 jusqu'à présent, et aucun sénateur contre 21 auparavant.

Inflation record

Cette élection intervient dans un contexte de grave crise économique, marquée par une pénurie de devises et de carburant. Le gouvernement du président Arce, qui a renoncé à se représenter, a presque épuisé les réserves de devises étrangères du pays pour soutenir sa politique de subventions aux carburants.

La Bolivie fait en outre face à une inflation annuelle de près de 25% en juillet, un record depuis au moins 2008. Les partisans d'Evo Morales, qui aspirait à un quatrième mandat mais demeure inéligible et sous le coup d'un mandat d'arrêt, n'ont pas réussi à enregistrer un parti pour présenter des candidats. Ils se retrouvent ainsi sans représentation parlementaire pour la première fois depuis 2002.

En signe de protestation contre cette exclusion, Evo Morales a encouragé le vote nul lors du premier tour. Selon les résultats officiels, 19,2% des bulletins ont été invalidés, un niveau inédit.


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