La journaliste Zhang Zhan a été jugée en Chine pour avoir écrit sur la propagation du Covid-19 à Wuhan. Verdict: quatre ans de prison pour avoir «attisé les querelles et semé le trouble» avec ses reportages. Elle s'était penchée sur la réaction des autorités face au nouveau virus. Condamnée en mai 2020 puis à nouveau en décembre, elle a entamé une grève de la faim en juin de cette année, en prison, et a dû être nourrie de force.
Selon ses avocats, l'état de santé de la journaliste chinoise est extrêmement mauvais. La jeune femme de 38 ans souffre d'une grave insuffisance pondérale. Ses proches s'inquiètent pour sa vie. Elle «ne vivra peut-être plus longtemps, a écrit son frère Zhang Ju sur Twitter. On ne sait pas si elle survivra au froid de l'hiver à venir». Elle pèserait moins de 40 kilos.
La mère de Zhang Zhan n'a pas souhaité s'exprimer auprès de l'AFP sur l'état de sa fille. L'administration pénitentiaire de Shanghai s'est également refusée à tout commentaire.
Libération immédiate exigée «avant qu'il ne soit trop tard»
L'ONG Amnesty International a qualifié jeudi la détention de la journaliste chinoise d'«attaque honteuse contre les droits de l'homme». Elle a déclaré qu'elle devait être libérée immédiatement afin qu'elle puisse recevoir des soins médicaux.
Selon Reporters sans frontières, Zhang Zhan ne peut plus marcher et n'est plus capable de lever la main sans aide. L'ONG a également demandé la libération immédiate de la blogueuse «avant qu'il ne soit trop tard».
Les autorités chinoises mènent une politique rigoureuse pour endiguer le coronavirus. Quiconque remet en question les succès du gouvernement dans sa lutte contre la pandémie doit s'attendre à des représailles. Zhang Zhan est l'une des quatre blogueurs emprisonnés à Wuhan pour leur travail sur la situation sanitaire chinoise.
(AFP/Adaptation par Lauriane Pipoz)