Pratiques illégales du RN
Un élu lémanique travaillait pour Le Pen tout en étant payé par le Parlement européen

Une enquête de Mediapart révèle de possibles irrégularités dans l'emploi d'Andréa Kotarac au Rassemblement National. L'ancien assistant parlementaire aurait cumulé ce poste avec celui de porte-parole de Marine Le Pen, en violation des règles européennes.
Publié: 15.04.2025 à 14:17 heures
Partager
Écouter
Né à Thonon-les-Bains, Andréa Kotarac est conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes. Il a été porte-parole pour Marine Le Pen lors de la présidentielle française tout en étant assistant parlementaire.
Photo: AFP
Léa Perrin
Léa PerrinJournaliste Blick

Les pratiques illégales du Rassemblement National (RN), condamné le mois dernier pour son système d'emplois fictifs entre 2004 et 2016, semblent ne pas s'être arrêtées en si bon chemin. Alors que Marine Le Pen et 24 coprévenus viennent d'être jugés, Mediapart a publié une enquête ce lundi 14 avril selon laquelle Andréa Kotarac, assistant parlementaire originaire de Thonon-les-Bains, aurait illicitement été le porte-parole de Marine Le Pen entre 2019 et 2022. 

Selon le média d'investigation français, cet élu lémanique qui a fait ses armes au Parti socialiste et au Parti de gauche, était l'assistant parlementaire du député RN Hervé Juvin dès 2019. Mais lors de l'élection présidentielle française, Andréa Kotarac s'est retrouvé porte-parole de Marine Le Pen, puis du parti jusqu'en 2022. Sauf que durant cette période, l'ex-député de La France insoumise a continué à percevoir son salaire d'assistant parlementaire européen, contrat l'obligeant à consacrer 75% de son temps à Hervé Juvin. 

Un engagement sous conditions

En France, un assistant parlementaire est autorisé à participer à une campagne électorale sous certaines conditions. Cette activité peut se faire uniquement sous délivrance d'une autorisation et dans le cadre d'un congé sans solde si l'assistant veut œuvrer pour la campagne électorale d'une autre personne. D'après Mediapart, Andréa Kotarac n'aurait pris que quatre jours de congé durant cette période.

«Leur participation aux campagnes électorales devrait se faire à titre strictement personnel et donc, en dehors des heures de travail et sans occuper de postes importants (responsable de campagne, porte‐parole, etc.)», cite le média français. Ce qui n'était pas le cas d'Andréa Kotarac, très occupé auprès de Marine Le Pen durant la présidentielle, qu'il a largement relayé sur les réseaux sociaux.

Contactés par Mediapart, Marine Le Pen, Andréa Kotarac et le Rassemblement National n’ont pas répondu.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la