Culottes menstruelles, cups: les produits d'hygiène féminine réutilisables peuvent contenir des «polluants éternels» PFAS, selon une étude pilote menée par des chercheurs américains et publiée mardi.
Les produits d'hygiène féminine «restent en contact avec la peau pendant de longues périodes, et les risques liés à l'absorption cutanée des PFAS sont encore mal compris», souligne dans un communiqué Marta Venier, professeure associée à l'Université de l'Indiana et principale autrice de l'étude publiée dans «Environmental Science & Technology Letters».
«Etant donné que les produits réutilisables sont de plus en plus populaires en raison de leur durabilité par rapport aux produits à usage unique, il est essentiel de s'assurer que ces produits sont sûrs. Cela est particulièrement important pour les adolescentes et les jeunes femmes, qui sont plus vulnérables aux effets sanitaires potentiellement néfastes», estime la chimiste.
Elle et son équipe ont testé 59 produits d'hygiène personnelle réutilisables provenant d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et d'Europe: culottes menstruelles, serviettes hygiéniques réutilisables, coupes menstruelles et sous-vêtements ou protections pour incontinence réutilisables. Ils ont détecté des niveaux de PFAS suffisamment élevés pour que leur incorporation ait été intentionnelle de la part des industriels dans près de 30% des échantillons.
Des substances quasi-indestructibles
Plusieurs explications sont possibles pour l'utilisation de ces substances, qui aident à prévenir les fuites ou confèrent aux textiles une résistance aux taches, avancent les auteurs. Mais au moins un échantillon par catégorie n'en contenait de manière intentionnelle montrant «clairement que les PFAS ne sont pas des composants essentiels de ces produits», suggère l'étude.
Le lavage de textiles contenant des PFAS entraîne leur libération dans les systèmes d'eaux usées, rappellent les auteurs. En fin de vie, la contribution de ces produits aux décharges constitue également une voie de libération environnementale des PFAS.
Or ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylés, présentes dans quantités d'objets et de produits, sont quasi-indestructibles. Elles s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, l'eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.
Si les connaissances sur les risques sanitaires associés aux différents PFAS sont insuffisantes de l'avis d'autorités sanitaires, des effets néfastes sur le métabolisme humain ont été pointés pour plusieurs «polluants éternels».