Parlement européen
Ursula von der Leyen face à une motion de censure de l'extrême droite

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, va être confrontée à une motion de censure d'eurodéputés d'extrême droite le 10 juillet au Parlement européen, aux chances d'aboutir quasi nulles.
Publié: 02.07.2025 à 20:41 heures
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Le 10 juillet, des députés européens d’extrême droite tenteront, sûrement en vain, d’écarter Ursula von der Leyen.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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AFP Agence France-Presse

Ursula von der Leyen fera face le 10 juillet à une tentative de renversement initiée par l’extrême droite au Parlement européen, une démarche largement symbolique tant ses chances de succès sont minimes. Les chefs de file du Parlement ont constaté ce mercredi soir que la motion avait reçu le nombre minimum des 72 signatures nécessaires pour être examinée dans l'hémicycle, et ont fixé le calendrier. Les eurodéputés débattront lundi prochain de cette motion à Strasbourg puis se prononceront lors d'un vote le jeudi.

A l'origine de l'initiative, l'eurodéputé roumain d'extrême droite Gheorghe Piperea fustige un manque de transparence de Mme von der Leyen concernant des SMS echangés avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l'Union européenne négociait l'achat de vaccins. L'affaire lui a valu des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.

Gheorghe Piperea accuse aussi la Commission européenne «d'ingérences» dans l'élection présidentielle en Roumanie. Son champion, le candidat nationaliste George Simion, avait été défait en mai par le pro-européen Nicusor Dan. M. Simion avait ensuite tenté, en vain, un recours devant la Cour constitutionnelle roumaine en invoquant des «ingérences extérieures» de la France et de la Moldavie.

Aucune chance d'aboutir

Les chances de renverser la Commission von der Leyen sont quasi nulles au Parlement européen. Le groupe politique ECR auquel appartient Gheorghe Piperea a déjà pris ses distances avec cette motion. «Ceci n'est pas une initiative de notre groupe», souligne un porte-parole d'ECR, où siègent les députés du parti de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, plus conciliants avec von der Leyen.

Pour aboutir, il faudrait que la motion de censure réunisse les deux tiers des suffrages exprimés ainsi que la majorité absolue des membres du Parlement, soit au moins 361 eurodéputés. Ce scénario ne s'est jamais produit jusqu'à présent, malgré un cas particulier en 1999. Avant le vote, la Commission présidée alors par le Luxembourgeois Jacques Santer avait démissionné à la suite d'un rapport accablant sur sa «lourde responsabilité» dans des affaires de fraude.

Au sein de la majorité «pro-européenne», le débat pourrait toutefois permettre aux sociaux-démocrates et aux centristes de critiquer la toute puissance de la droite à Strasbourg comme à Bruxelles depuis les élections de juin 2024.

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