La police thaïlandaise a inculpé de trois nouveaux chefs d'accusation de lèse-majesté un homme qui purge déjà la plus longue peine d'emprisonnement jamais prononcée dans le pays pour un crime de ce type, a indiqué mardi un collectif local d'avocats des droits humains.
Mongkol Thirakot, 31 ans, risque au moins neuf ans de prison supplémentaires pour «trois publications sur Facebook datant de 2022», a détaillé à l'AFP Noppol Achamas, du groupe Thai Lawyers for Human Rights (THLR).
En janvier 2024, cet homme, propriétaire d'une boutique de vêtements en ligne, avait été condamné en appel à 50 ans derrière les barreaux, pour une trentaine de publications jugées offensantes envers le roi et sa famille.
A la suite de ce verdict, il a décidé de se pourvoir en cassation, selon THLR, pour qui la durée d'emprisonnement prononcée est la plus longue jamais vue pour un crime de lèse-majesté en Thaïlande. Il est actuellement détenu dans une prison de Chiang Rai (nord). La loi de lèse-majesté en Thaïlande, considérée comme l'une des plus sévères au monde, punit jusqu'à 15 ans de prison toute insulte visant le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille.
La réforme, voire l'abolition de ce texte, est au coeur des revendications du mouvement pro-démocratie, qui estime qu'il a été détourné pour étouffer toute voix dissidente. La précédente condamnation record, 43 ans, date de janvier 2021, à l'encontre d'une femme pour des messages audio hostiles à la monarchie sur les réseaux sociaux.
Depuis le déclenchement en 2020 de manifestations massives réclamant une refonte en profondeur du système, plus de 250 personnes, dont des mineurs, ont été accusées d'avoir enfreint la loi de lèse-majesté, selon THLR.