Panique à Washington
Même les alliés de Trump désertent sa parade militaire gigantesque

Alors que Donald Trump organise un défilé militaire estimé entre 20 et 45 millions de dollars pour fêter son anniversaire et les 250 ans de l’armée américaine, les élus républicains prennent leurs distances, gênés par le coût et le contexte explosif.
Publié: 12.06.2025 à 06:25 heures
|
Dernière mise à jour: 12.06.2025 à 08:47 heures
Partager
Écouter
1/2
Les préparatifs pour la parade militaire organisée par Trump samedi 14 juin sont en cours à Washington.
Photo: keystone-sda.ch
SOLENE_FACE (1).png
Solène MonneyJournaliste Blick

Des regards fuyants, des silences gênés, des détours précipités dans les ascenseurs. A Washington, l’inconfort est palpable dans les rangs républicains. Une simple question suffit à semer le trouble: assisteront-ils au défilé militaire organisé par Donald Trump, samedi 14 juin, pour un coût estimé à 45 millions de dollars?

Prévu pour célébrer les 250 ans de l’armée américaine, l’événement massif coïncide avec le 79e anniversaire du président. Des milliers de soldats, 150 véhicules blindés et plus de 50 avions défileront dans la capitale. Mais l’enthousiasme n’est pas au rendez-vous du côté républicain.

Selon Politico, seuls 7 des 50 élus républicains du Congrès seront présents. Côté Sénat, c’est le même embarras. Interrogés par le HuffPost, plusieurs sénateurs paniqués ont botté en touche, affirmant ne pas être disponibles ce jour-là.

Entre loyauté et gêne

Les alliés de Trump se retrouvent dans une impasse. D’un côté, difficile de justifier une parade aussi coûteuse alors que la Maison Blanche prône des coupes budgétaires massives. De l’autre, hors de question de froisser le président. La parade, ils la soutiennent de loin, en évitant d’y être vus. Et quand il s’agit de parler budget, mieux vaut se taire… ou s’éclipser discrètement.

Du côté de la Maison Blanche, pas de place pour le doute. Un responsable, sous couvert d’anonymat, a assuré à Politico que de hauts gradés militaires et au moins 15 membres du cabinet, dont le ministre de la Défense Pete Hegseth, seront bien présents. 

«Le président Trump attend avec impatience une foule historique au défilé d'anniversaire de l'armée» a déclaré la porte-parole Anna Kelly dans un communiqué. Donald Trump, lui, se délecte d'avance de cette démonstration de force et de faste comme il les aime. «On va crâner un petit peu», a-t-il jubilé mardi.

Une fête contestée

Mais pendant que Trump célèbre à grand renfort de blindés et d’avions, la rue gronde. Baptisé «No King's Day», un vaste mouvement de protestation doit rassembler des millions de manifestants à travers tous les Etats-Unis. En toile de fond: la répression brutale de l’immigration et le déploiement de l’armée à Los Angeles. Plus de 1500 villes, à l’exception de Washington, sont concernées.

Trump, lui, entend bien garder le contrôle et ne pas voir sa fête gâchée. «S'il y a des manifestations, on y répondra avec une très grande force, ce sont des gens qui détestent notre pays», a-t-il mis en garde mardi.

Le défilé de samedi, censé honorer l’armée de terre, intervient alors que le président a envoyé près de 5000 militaires à Los Angeles, sans consulter les autorités locales. Un geste qui a enflammé les tensions. Ces derniers jours, des heurts violents ont éclaté dans la métropole, en marge des manifestations dénonçant les arrestations musclées d’immigrés.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la