Manifestations anti-corruption
Les étudiants serbes appellent à des élections anticipées

Les manifestants étudiants serbes, fer de lance d'un mouvement anti-corruption de six mois, exigent des élections anticipées. Ils dénoncent une corruption gouvernementale enracinée et appellent à une 'nouvelle phase de lutte' pour résoudre la crise politique.
Publié: 06.05.2025 à 02:39 heures
Les manifestations sont quasiment quotidiennes en Serbie, créant une forte pression sur le gouvernement.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Les étudiants, fer de lance de la contestation anti-corruption menée depuis six mois en Serbie à la suite d'un accident dans la gare de Novi Sad (Nord), ont appelé lundi à des élections législatives anticipées.

Le 1er novembre, l'auvent en béton de cette gare tout juste rénovée s'écroulait, tuant seize personnes dont deux enfants. Très vite, les manifestations se sont multipliées et muées en contestation du système et de la corruption, les plus importantes depuis les années 1990. A leur tête, des étudiants qui bloquent les universités depuis des mois.

«Nous notons que les racines de la corruption gouvernementale ont pénétré trop profondément dans les institutions de l'Etat, empêchant que soient accomplis leurs devoirs de manière indépendante», indiquent les étudiants protestataires dans un communiqué publié sur Instagram.

Dissolution de l'Assemblée nationale

Ils évoquent un «moment charnière» de l'histoire moderne» du pays et, «en tant que groupe social bénéficiant de la plus grande confiance publique, nous franchissons une étape décisive» en demandant «la dissolution immédiate de l'Assemblée nationale et la convocation d'élections parlementaires extraordinaires».

«La démocratie est la bonne voie pour résoudre une crise politique de cette ampleur», disent-ils, appelant les citoyens à soutenir la liste électorale qu'ils disent avoir montée, sans en préciser la composition alors qu'ils ont continuellement pris leurs distances avec les partis politiques.

Un appel diffusé ensuite avec le hashtag #novafazaborbe (nouvelle phase de la lutte). Pour les six mois de la tragédie qui coïncidaient jeudi avec le 1er mai, l'appel des étudiants à converger à Belgrade a été relayé par les principaux syndicats engagés dans une rare action commune.

Pression sur le gouvernement

Les dernières législatives en décembre 2023 ont vu la victoire du parti nationaliste au pouvoir, sur fond d'accusations de fraude balayées par le président Aleksandar Vucic. L'opposition, unie sous la bannière «Serbie contre la violence», a totalisé 23,5% des voix.

La demande d'élections exprimée lundi par les étudiants vient s'ajouter aux revendications existantes: poursuites contre les responsables de l'accident de Novi Sad, abandon des charges contre les étudiants arrêtés lors des blocages ainsi que des demandes relatives à la législation du droit de grève.

La pression exercée par les manifestations quasiment quotidiennes et dans l'ensemble de ce pays des Balkans a conduit à la démission du Premier ministre Milos Vucevic et à la chute de son gouvernement. Le nouveau a été formé mi-avril.

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