Les jeunes Verts en veulent un à Lucerne
Le vélo-lift norvégien pédale dans la semoule

Les jeunes Verts souhaitent qu'un vélo-lift soit installé à Lucerne, sur le modèle de celui de la ville norvégienne de Trondheim. Mais là-bas, l'enthousiasme a été de courte durée: cette infrastructure nécessite beaucoup d'entretien, est coûteuse et peu pratique.
Publié: 29.07.2022 à 06:03 heures
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Depuis 1993, la «Sykkelheisen Trampe» permet aux cyclistes de monter une rue sans transpirer. Le principe de l'ascenseur est similaire à celui d'un téléski.
Photo: Screenshot youtube

Si vous êtes déjà allés vous promener dans la ville de Lucerne, vous aurez remarqué en remontant la Sagenmattstrasse, la respiration haletante, qu'elle est particulièrement escarpée. C'est pire encore si vous essayez désespérément de gravir la pente à vélo. Ainsi, la rue a été jugée trop raide par les jeunes Verts locaux. Ils ont donc demandé l'installation d'un ascenseur à vélos sur la partie inférieure de l'itinéraire cycliste défini par le parlement de la ville.

Les jeunes Verts tirent cette idée de la ville norvégienne de Trondheim. Depuis 1993, la «Sykkelheisen Trampe» permet aux cyclistes de monter une rue sans transpirer. Le principe de l'ascenseur est similaire à celui d'un téléski avec un câble de traction: le pied droit est posé sur une plaque qui, à l'aide d'une corde, tire le passager et son vélo vers le haut.

Coûteux et nécessitant beaucoup d'entretien

Pourtant, certains habitants de Trondheim ne sont pas très enthousiastes à l'égard de leur rampe. «L'entretien est un défi», explique Richard Liodden Sanders, de la municipalité de Trondheim. L'ascenseur actuel a du déjà être changé deux fois. L'été dernier, il a dû être entretenu pas moins de 32 fois pendant la saison de juillet à octobre, soit en moyenne deux fois par semaine.

Le câble avec lequel les vélos sont hissés se relâche au fil de l'utilisation et nécessite donc des ajustements fréquents. De plus, de l'eau s'infiltre régulièrement dans la salle des machines souterraine. Chaque année, l'ascenseur coûte environ 300'000 couronnes norvégiennes en travaux d'entretien - soit près de 30'000 francs suisses.

Une «formidable attraction touristique»?

Les habitants de Trondheim n'ont toutefois pas que des plaintes à formuler. «C'est un plaisir d'utiliser l'ascenseur, déclare Richard Liodden Sanders. Et c'est une formidable attraction touristique.» La ville a donc décidé de le laisser fonctionner pendant la saison touristique 2022, et un concours sous forme d'appel à projets va être lancé pour l'ascenseur.

Tout n'est donc pas à jeter dans ces ascenseurs à vélo: la ville avait même d'abord prévu d'en construire plusieurs dans le centre-ville. Mais ces projets ont été abandonnés. D'une part, parce que l'ascenseur n'est pas facile à utiliser - des vidéos YouTube montrent qu'il est effectivement difficile de garder l'équilibre sur la piste de 130 mètres de long.

D'autre part, le succès des vélos électriques de plus en plus populaires a eu raison des nouveaux vélos-lifts de Trondheim, selon Richard Liodden Sanders: l'aide électrique rend inutile l'ascenseur.

De quoi faire réfléchir les jeunes Verts de Lucerne, ou d'autres villes suisses comme Lausanne, qui seraient tentés de se lancer dans ce projet potentiellement bancal. Ils devront peut-être continuer à mouiller le maillot.

(Adaptation par Lliana Doudot)

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