L'enfer ukrainien révélé
Parlement européen: des Ukrainiennes témoignent d'atrocités

Des militantes ukrainiennes et bélarusses ont livré des témoignages poignants au Parlement européen pour la Journée internationale des droits des femmes. Elles ont partagé leurs expériences de guerre.
Publié: 11.03.2025 à 18:07 heures
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Dernière mise à jour: 12.03.2025 à 17:53 heures
Des abus physiques et psychologiques ont été dénoncés.
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AFP Agence France-Presse


«Nous luttons pour chaque valeur qui définit l'Europe» : des militantes ukrainiennes et des opposantes bélarusses, invitées pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, ont livré mardi au Parlement européen des témoignages poignants sur leur engagement en faveur de la liberté et contre l'agression russe. Seule à la tribune face à 720 eurodéputés, à qui elle a demandé d'observer une minute de silence en hommage aux victimes ukrainiennes de la guerre, Tata Kepler a fait le récit de son action bénévole auprès des victimes de viols en Ukraine.

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«Pour toujours je reste à Boutcha devant les personnes qui ont été assassinées à bout portant
Une témoin
»

«La plus âgée était une femme de 75 ans, violée par des soldats russes. La plus jeune était une petite fille de quatre ans, adorable», a expliqué celle qui a été décorée par le président Volodymyr Zelensky pour son engagement. «Pour toujours je reste à Boutcha devant les personnes qui ont été assassinées à bout portant, et pour toujours je tiendrai la main d'une femme de Boutcha qui s'appelait Julia et qui criait. Son mari et son frère avaient été assassinés et des mines avaient été placées sur leurs cadavres», a-t-elle témoigné.

Enlevée et emprisonnée par les russes

«Vous regardez l'actualité, vous lisez les journaux et vous pensez que vous nous comprenez. Mais moi je vous raconte toutes ces histoires pour que vous imaginiez cet enfer dans lequel vit chaque citoyen d'Ukraine», a-t-elle conclu. Lenie Umerova, tatare originaire de Crimée, a elle raconté comment elle a été «enlevée» par l'armée russe et emprisonnée. «J'avais refusé de demander un passeport russe», a exposé la jeune femme, veste noire sur les épaules. «Pour la Russie, cela suffisait à me classer comme ennemie.»

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Ton Ukraine ne tiendra plus très longtemps.
Une témoin
»

Elle a dénoncé les «abus physiques et psychologiques», les «interrogatoires» et la «cruauté» endurés durant ses deux années de détention. «L'histoire bégaye», a-t-elle regretté, évoquant «l'oppression» subie par sa grand-mère face aux troupes soviétiques en 1944. «En prison j'entendais toujours la même chose: ton Ukraine ne tiendra plus très longtemps. Mais je suis ici, et l'Ukraine continue à se battre», a-t-elle lancé, sous les applaudissements des eurodéputés.

Un investissement sécuritaire

Les dissidentes bélarusses Palina Charenda-Panassiouk et Svetlana Tsikhanovskaïa ont appelé les dirigeants européens à accentuer leur appui à l'opposition au régime d'Alexandre Loukachenko. «Je vous invite à envisager le soutien au Belarus comme un investissement pour votre propre sécurité», a insisté Svetlana Tsikhanovskaïa. «Sans un Belarus libre et indépendant, la menace de la guerre ne disparaitra pas».

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