L'économie américaine en chute libre
Un investisseur vedette prédit une guerre civile aux États-Unis

Pour le gestionnaire de fonds spéculatifs Ray Dalio, il est clair que les États-Unis vont connaître des temps difficiles. Il estime le pays en déclin économique et craint le chaos lors des prochaines élections présidentielles.
Publié: 11.06.2022 à 07:46 heures
|
Dernière mise à jour: 11.06.2022 à 08:01 heures
1/7
Les États-Unis sont le pays le plus puissant du monde. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils dirigent sans conteste l'Occident.
Photo: IMAGO/ZUMA Wire
Cédric Hengy

Les États-Unis sont le pays le plus puissant du monde. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils sont le leader incontesté de l'Occident. Souvent secoué par des crises, le pays a jusqu'à présent résisté à toutes les adversités.

L'époque glorieuse de la superpuissance pourrait toutefois bientôt connaître une fin abrupte. C'est du moins l'avis du richissime gestionnaire de fonds spéculatifs américain Ray Dalio. Le magnat de 72 ans prédit des temps sombres pour les États-Unis.

Une guerre civile ne semble pas improbable

«Les problèmes financiers et politiques sont déjà évidents. Il n'est pas difficile d'imaginer qu'il en résultera une guerre civile», déclare le fondateur de Bridgewater au journal allemand «Der Spiegel».

Pour lui, il est clair que la prochaine grande crise économique est au coin de la rue. Le grand problème des États-Unis est qu'ils dépensent beaucoup plus d'argent qu'ils n'en gagnent.

«Pour de nouvelles dépenses, l'État doit imprimer plus d'argent et s'endetter toujours plus, ce qui engendre davantage d'inflation et de conflits politiques», explique le New-Yorkais. Pour le gestionnaire de fonds spéculatifs, une chose est claire: les États-Unis doivent reprendre le contrôle de leurs finances. «Il n'y a pour cela que deux voies. Soit l'État doit augmenter ses recettes, soit il doit réduire ses dépenses».

«L'État continue à faire tourner la planche à billets»

Ray Dalio n'est toutefois pas très optimiste. Selon lui, il est peu probable que des mesures soient prises dans un avenir proche. «Il est beaucoup plus probable que l'État continue à faire tourner la planche à billets». En effet, la plupart des politiques préfèrent ne pas augmenter les impôts, d'autant plus que de telles augmentations font fuir les électeurs. Celle-ci aggraveraient donc les conflits dans le pays.

Le manager estime que le chaos menace les États-Unis sur le plan politique. La prochaine élection présidentielle en 2024 pourrait définitivement faire déborder le vase. «Je pense qu'il est probable que ni les démocrates ni les républicains n'accepteront une défaite», estime-t-il.

«Il faudrait que les Chinois soient stupides pour ne pas nous rattraper»

Pour les États-Unis, ces problèmes arrivent au plus mauvais moment. Car en plus des défis économiques et politiques, il y a aussi la Chine. Ces dernières années, le pays est devenu le concurrent le plus sérieux des États-Unis dans lutte pour la suprématie sur l'économie mondiale.

Ray Dalio juge que ce n'est plus qu'une question de temps avant que la Chine ne dépasse les États-Unis et ne devienne la première puissance économique. «Il faudrait que les Chinois soient stupides pour ne pas nous rattraper», résume le gourou de la finance.

Les États-Unis se tirent une balle dans le pied

Les États-Unis disposent toutefois encore de moyens pour tenir la Chine en échec, du moins provisoirement. Les sanctions jouent un rôle important à cet égard. «Les États-Unis pourraient essayer d'empêcher les investissements et les affaires en Chine», avance Ray Dalio. Selon l'expert, cette stratégie pourrait fonctionner à court terme. Mais à long terme, les États-Unis se tireraient une balle dans le pied.

La Chine, numéro deux de l'économie mondiale, est désormais le principal partenaire commercial de nombreux pays. L'économie européenne est également étroitement liée à la Chine désormais.

La situation rappelle fortement à Ray Dalio les années 1938 et 1939, lorsque le monde était à deux doigts de la Seconde Guerre mondiale. «Deux puissances mondiales se font face et sont soutenues par différents alliés» observe-t-il.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la