Les images de l'éruption volcanique en Islande font actuellement le tour du monde. Après plusieurs tremblements de terre, une fissure de quatre kilomètres de long s'est ouverte lundi soir dans le sud de la péninsule de Reykjanes, d'où s'échappe depuis de la lave. Les autorités islandaises ont publié à ce sujet des images spectaculaires sur les réseaux sociaux.
Ces images ne réjouissent pas tellement Sabrina Dedler. Cette Lucernoise a émigré en Islande il y a sept ans et vit dans la ville de Selfoss, dans le sud du pays, avec son mari et ses deux fils. La directrice d'un complexe touristique et artiste en coiffure et maquillage déclare à Blick: «Je suis contente que le volcan soit enfin entré en éruption.»
Des touristes inquiets
Une affirmation qui pourrait paraître étonnante. Mais en réalité, le volcan suscite beaucoup d'incertitudes depuis des semaines. «Les réservations des touristes dans toute l'Islande ont baissé de 10%, les gens ont peur», explique Sabrina Dedler. Pourtant cette peur n'est pas fondée. «La vie suit son cours ici, l'aéroport est ouvert, il n'y a pas de personnes en danger.»
Malgré cette situation visiblement sous contrôle, de nombreuses informations erronées circuleraient. «D'une certaine manière, on a par exemple l'impression que le village de pêcheurs de Grindavík, menacé par la lave, a pu être évacué de justesse. Pourtant, les habitants sont partis depuis cinq semaines déjà», explique Sabrina Dedler.
Le trafic aérien n'est pas non plus perturbé, poursuit l'expatriée. La raison: le volcan se trouve à découvert sur la terre ferme et non sous un glacier. «C'est pourquoi aucune cendre n'est transportée dans l'air.» C'est la présence des cendres dans l'air qui peut perturber le trafic aérien.
«Un spectacle de la nature»
Bien sûr, Sabrina Dedler regarde, elle aussi, les images de l'éruption à la télévision. Et espère que les personnes évacuées pourront bientôt regagner leurs maisons. Mais elle dit aussi: «La lave dans l'obscurité, c'est quand même cool.» Sabrina Dedler pense que les gens devraient aussi évaluer la chose de manière réaliste. «L'angle de prise de vue donne parfois l'impression que la lave n'est plus qu'à quelques mètres des maisons. Mais ce n'est pas vrai.»
La jeune femme de 39 ans ne veut donc pas parler d'état d'urgence. «En Islande, nous sommes habitués aux volcans.» En attendant, elle conseille aux touristes: «Profitez simplement du spectacle de la nature.»