Le régulateur chinois d’Internet a annoncé lundi le lancement d’une campagne de répression de deux mois visant les réseaux sociaux, accusés de «provoquer délibérément des conflits» et de diffuser «une vision pessimiste de la vie».
Pékin exige des entreprises de réseaux sociaux qu'elles fassent preuve de plus de modération et contrôlent strictement les contenus afin d'éviter tout ce qui pourrait être considéré comme trop subversif, vulgaire, pornographique ou généralement nuisible.
Les rumeurs, l'exagération et leur exploitation dans le viseur
Dans son communiqué publié lundi, l'Administration chinoise du cyberespace (CAC) énumère des problèmes que posent, selon elle, les réseaux sociaux, comme la diffusion de «rumeurs» sur «l'économie, les finances, la protection sociale et les politiques publiques», ou encore «l'interprétation malveillante des faits sociaux, l'exagération de situations particulières regrettables et leur exploitation pour promouvoir une vision négative de la vie ou le désenchantement».
Certains jeunes chinois se revendiquent de la culture du «rester allongé» ou du «laisser pourrir», des expressions couramment utilisées en ligne pour décrire des modes de vie qui rejettent la culture du travail acharné et privilégient la tranquillité.
Cette campagne de répression sur les réseaux sociaux vise à «favoriser un environnement en ligne plus civilisé et plus rationnel» en «réglementant l'incitation malveillante au conflit et la promotion des courants haineux», selon le communiqué, et doit durer deux mois, sans que la date de début n'ait été précisée.
Un mesure qui en suit d'autres
Cette publication du régulateur chinois fait suite à l'annonce en septembre de sanctions à l'encontre de trois plateformes numériques qui, selon elle, auraient négligé leurs obligations en matière de gestion des contenus.
Samedi, la CAC a déclaré qu'elle prendrait des «mesures disciplinaires et punitives» à l'encontre de la plateforme de microblogging (publications courtes) Weibo et de la plateforme de vidéos courtes Kuaishou, les accusant de mettre en avant des actualités people et des contenus «indésirables».
Mi-septembre, le régulateur a pris une mesure similaire à l'encontre de Xiaohongshu, une plateforme ressemblant à Instagram.
La nature des sanctions visant ces trois plateformes n'a pas été précisée.