Téhéran, la capitale de l'Iran, risque de manquer d'eau potable d'ici deux semaines en raison d'une sécheresse historique qui a pratiquement mis à sec son principal réservoir, a mis en garde dimanche un média d'Etat. L'immense métropole de plus de 10 millions d'habitants, nichée sur le versant sud du massif de l'Alborz, connaît des étés chauds et secs, des automnes parfois pluvieux et des hivers qui peuvent être rigoureux et enneigés.
Mais l'Iran est confronté cette année à sa pire sécheresse depuis des décennies. A Téhéran, le faible niveau des précipitations est «quasiment sans précédent depuis un siècle», avait affirmé en octobre un responsable local. Le barrage Amir Kabir, l'un des cinq qui alimentent en eau potable Téhéran, «détient seulement 14 millions de mètres cubes d'eau, soit 8% de sa capacité», selon le directeur général de la compagnie des eaux de la capitale, Behzad Parsa, cité dimanche par l'agence de presse Irna.
Cette capacité ne permet d'approvisionner Téhéran en eau potable «que pendant moins de deux semaines», a-t-il souligné. Il y a un an à cette période, ce barrage contenait environ 86 millions de mètres cubes d'eau, a ajouté le responsable, attribuant cette baisse drastique à «une diminution de 100% des précipitations» à Téhéran et sa région. M. Parsa n'a pas précisé la situation des autres barrages de Téhéran.
L'eau coupée à plusieurs endroits
Les habitants de la capitale iranienne consomment environ 3 millions de mètres cubes d'eau par jour, selon les médias locaux. Par souci d'économie, l'eau a été coupée ces derniers jours dans plusieurs quartiers de la ville, ont rapporté les médias. Des coupures avaient été fréquentes cet été.
En juillet et en août, deux jours fériés avaient même été instaurés à Téhéran pour économiser l'eau et l'énergie, au moment où des coupures de courant étaient quasi quotidiennes en pleine canicule. «La crise de l'eau est plus grave que ce dont on parle aujourd'hui», avait alors mis en garde le président iranien, Massoud Pezeshkian. Il avait appelé ses compatriotes à «réfléchir à la consommation excessive» d'eau.