Longtemps courtisé par la droite trumpiste, Elon Musk semble aujourd’hui relégué aux oubliettes: l’ancien président l’a même effacé de ses propres messages. «Il est fini, c’est terminé pour lui. Il est hors-jeu», lâche un républicain à Politico lundi 19 mai.
Sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump publiait en moyenne quatre fois par semaine des postes sur Elon Musk. Mais depuis un mois, silence radio. Rien. Même à la Maison Blanche, le nom du patron de Tesla s’est volatilisé des briefings, alors qu’il était omniprésent il y a peu.
Ce changement de ton marque une rupture nette avec celui qui a été à la fois proche du pouvoir et généreux soutien financier. Mais ce refroidissement pourrait être stratégique. Les sondages révèlent une impopularité croissante d'Elon Musk
«Les gens le détestent»
Un tournant de la bromance entre les deux milliardaires est la claque électorale infligée aux républicains dans le Wisconsin. Elon Musk était non seulement bailleur de fond, mais aussi ambassadeur de cette campagne.
«Ses sondages sont désastreux. Les gens le détestent», tonne un républicain. «Il est allé dans le Wisconsin en pensant pouvoir acheter les électeurs, mettre un chapeau en fromage et se comporter comme un gamin de 9 ans… Ça ne fonctionne pas. Les gens trouvent ça insultant.» Même à Washington, les projets qu’il portait, comme le Département de l’efficacité gouvernementale, sont relégués à l’arrière-plan, éclipsés par la guerre commerciale et les batailles budgétaires.
«Il me manque»
Officiellement, les républicains continuent de parler de lui avec bienveillance. «Il me manque», soupire le sénateur John Kennedy. Car Elon Musk reste un atout: fortune colossale, influence numérique, base de fans fidèles. Mais certains au sein du parti estiment qu’il serait plus utile dans l’ombre que sur le devant de la scène.
Ce recul complique toutefois la stratégie des démocrates, qui s'efforcent depuis des mois d’associer Elon Musk aux candidats républicains dans les Etats-clés. Et même si le magnat s’efface quelque peu, son aura sur X reste intacte.
Epouvantail utile
Chez les démocrates, on n’a pas dit son dernier mot. Le milliardaire reste une cible de choix. Ils comptent encore l’utiliser comme repoussoir lors des prochaines élections en Virginie, au New Jersey, et pour celles de mi-mandat en 2026.
L’élue Lori Trahan l’affirme: «A un moment donné, il deviendra un fardeau pour le président. Ils couperont les ponts. Et nous, on s’adaptera.»