La Chine et l'Union européenne ont suspendu leurs importations de viande de poulet venue du Brésil. Cela après l'identification d'un premier foyer de grippe aviaire dans une exploitation du pays sud-américain, a-t-on appris vendredi de sources brésilienne et européenne. «A partir d'aujourd'hui, durant 60 jours la Chine n'achètera plus de viande de poulet brésilien», a expliqué à la presse le ministre de l'Agriculture du Brésil, Carlos Favaro. Une source européenne a par ailleurs indiqué que les importations de viande de poulet vers l'UE étaient également suspendues, les autorités brésiliennes n'étant pas en mesure à ce stade de signer des certificats nécessaires aux exportations vers l'Europe.
Un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été identifié dans une grande ferme à Montenegro, dans l'Etat méridional du Rio Grande do Sul, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, qui a souligné que la maladie «n'est pas transmissible à travers la consommation de viande ni des oeufs». «Les mesures de contention et d'éradication du foyer ont déjà été mises en place», a ajouté le ministère.
Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de poulet, et la Chine est la première destination de ces exportations, avec plus de 562'000 tonnes envoyées vers le pays asiatique en 2024, soit 10,89% du total selon les données de l'Association brésilienne de protéine animale (ABPA). L'UE a pour sa part importé plus de 231'000 tonnes de viande de poulet du Brésil, soit 4,49% des exportations de ce pays pour ce produit.
Suspension automatique
Le ministre brésilien a précisé que la décision chinoise est due à un protocole de suspension automatique des importations dans ce type de situation, tandis que, dans d'autres pays, ces restrictions se limitent aux produits venant de la région affectée. «Le système brésilien est si fiable et efficace que plusieurs pays ont changé de protocole car ils savent que le Brésil sait gérer la contention, c'est pourquoi les restrictions commerciales ne concernent que la région où se trouve le foyer. Certains pays n'ont pas changé leur protocole, c'est le cas de la Chine», a-t-il affirmé.
La grippe aviaire A (H5N1) est apparue en 1996 en Chine, mais, depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi et un nombre croissant d'espèces de mammifères a été touché, tout comme des régions du monde jusqu'alors épargnées, comme l'Antarctique. Aux Etats-Unis, plus de 30 millions de poules pondeuses ont été euthanasiées depuis le début de l'année pour éviter que le virus ne se disperse.La multiplication des cas de grippe aviaire dans les élevages américains a décimé l'offre et transformé les oeufs en symbole de l'inflation aux Etats-Unis.