La Corée du Nord a interdit à des influenceurs occidentaux de prendre part à un voyage touristique officiel organisé en octobre, a indiqué lundi à l'AFP un tour-opérateur basé en Chine. La Corée du Nord a accueilli ces derniers mois quelques groupes de visiteurs étrangers, dont des centaines de coureurs venus participer en avril au premier marathon international de Pyongyang depuis six ans.
Young Pioneer Tours (YPT), une agence de voyages occidentale, a annoncé samedi qu'elle organiserait un nouveau voyage pour un groupe de touristes étrangers en Corée du Nord, du 24 octobre au 1er novembre. Mais ce séjour ne sera pas ouvert aux journalistes, créateurs de contenus ou influenceurs, a précisé la société sur son site internet.
Surveillance et limitations strictes
Ces restrictions correspondent à «une demande spécifique de la part des autorités nord-coréennes», a indiqué à l'AFP le cofondateur de YPT, Rowan Beard. «Nous nous attendons à ce qu'une fois le pays officiellement rouvert, il puisse y avoir une surveillance ou des limitations plus strictes concernant la participation d'influenceurs et de YouTubeurs aux voyages», a-t-il ajouté.
La firme n'a «aucune visibilité» sur la date à partir de laquelle Pyongyang autorisera à nouveau la venue de délégations officielles de journalistes. Plusieurs influenceurs étrangers sont parvenus ces derniers mois à filmer du contenu à l'intérieur du pays. Proposé au prix de 3995 euros (4704 dollars), le voyage organisé par YPT inclut une visite à la Foire internationale d'automne de Pyongyang, le plus grand salon commercial de Corée du Nord.
Programme ficelé
Les participants auront «une occasion unique» de parcourir plus de 450 stands présentant des produits technologiques, pharmaceutiques ou encore de l'électroménager, selon YPT. L'agence ajoute que la Chambre de commerce de Pyongyang organisera «une présentation VIP pour offrir un aperçu approfondi de l'économie nord-coréenne».
Le programme comprend également des passages par les principaux sites touristiques de Pyongyang ainsi que la première visite occidentale depuis plus de cinq ans du mont Myohyang, un sommet célèbre abritant un musée des cadeaux offerts aux anciens dirigeants nord-coréens.
La Chine boude la Corée du Nord
Avant la fermeture des frontières nord-coréennes lors de la pandémie de Covid-19, la majorité des touristes et voyageurs d'affaires étrangers étaient des citoyens de Chine. Cette dernière est historiquement le principal soutien diplomatique, économique et politique de la Corée du Nord, qui reste sous le coup de lourdes sanctions internationales.
Mais la fréquentation n'a pas retrouvé son niveau d'avant la pandémie, une tendance qui serait liée, selon certains analystes, au mécontentement de Pékin face au soutien explicite de la Corée du Nord à l'invasion russe en Ukraine.