L'agence nationale d'enquête indienne a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête pénale visant le magnat Anil Ambani et d'autres personnes à la suite d'une plainte déposée par la plus grande banque du pays pour fraude présumée.
Anil Ambani, qui est le frère cadet de Mukesh Ambani, l'homme le plus riche d'Asie, possède des intérêts commerciaux allant de l'énergie à la défense.
La State Bank of India (SBI) a allégué qu'Anil et l'entreprise de télécommunications Reliance Communications – qui est désormais gérée par un professionnel de la résolution d'insolvabilité après avoir déclaré faillite – se sont livrés à des «fausses déclarations» et à des «tromperies» pour obtenir des facilités de crédit, puis ont «détourné» des fonds bancaires en engageant des transactions contraires aux termes des prêts.
La SBI affirme avoir subi une perte de 29,29 milliards de roupies (335,4 millions de dollars, soit 286 millions d'euros) à la suite de leurs actions. Le Bureau central d'enquête a déclaré avoir ouvert une enquête et que la plainte de la banque ferait l'objet d'une «enquête approfondie».
Les accusations niées en bloc
L'agence a également perquisitionné samedi des locaux liés à Reliance Communications et à la résidence d'Anil Ambani. Un porte-parole de Anil Ambani a déclaré que le magnat «dément fermement toutes les allégations et accusations» et «se défendra comme il se doit».
«La plainte déposée par la State Bank of India (SBI) concerne des affaires remontant à plus de 10 ans. À l'époque pertinente, Anil Ambani était administrateur non exécutif de l'entreprise, sans implication dans la gestion quotidienne,» a précisé le porte-parole.
«Il est important de noter que la SBI, par sa propre décision, a déjà retiré ses poursuites contre cinq autres administrateurs non exécutifs. Malgré cela, Anil Ambani a été spécifiquement ciblé», a-t-il ajouté.
Anil Ambani a été pour la dernière fois sous les projecteurs il y a sept ans, lorsque le politicien indien Rahul Gandhi a accusé le Premier ministre indien Narendra Modi et l'industriel d'affaires douteuses liées à l'achat d'avions de combat Rafale en provenance de France – des allégations que les deux parties ont niées.
La Cour suprême de l'Inde, en décembre 2018, a rejeté les demandes d'enquête sur l'accord controversé des avions de chasse, affirmant qu'elle ne trouvait «aucun élément substantiel dans les documents pour montrer qu'il s'agit d'un cas de favoritisme commercial en faveur d'une partie par le gouvernement indien».